Je n’ai jamais vraiment aimé être prévisible : comme si le fait que les autres puissent savoir ce qu’on va faire leur donnait un certain pouvoir sur nous. C’est futile quand on y pense. J’ai vu une sage réponse dans La République de Platon à propos de ce type de commentaire :
[Thrasymaque :] Je le savais et j’avais prédit à ceux qui sont présents ici que tu refuserais de répondre, que tu feindrais ironique mille ruses plutôt que de répondre si on te posait quelque question (Platon, La République, 337a).
Socrate donne l’exemple de quelqu’un qui pose un problème mathématique simple, comment on produit le nombre 12, en ridiculisant l’interlocuteur qu’il donnera sans doute l’une des réponses usuelles (3×4, 6×2, etc.).
[Socrate :] Thrasymaque, qu’as-tu en tête? que je ne donne aucune réponse que tu as prévues? Penses-tu, homme admirable, que même si la réponse se trouve à être l’une de celles-là, je donnerais autre chose que la vraie réponse? (Platon, La République, 337b)
En effet, quel est l’intérêt d’être imprévisible? Faut-il à tout prix surprendre à tous les coins de rue?
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