Senamo, Seyté, Mani Deïz / Trois fois rien (2016)

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Senamo, Seyté, Mani Deïz - Trois fois rien

Mes étudiants se sont passés le mot et connaissent maintenant non seulement mon ex-implication dans le hip-hop, mais aussi mon passé de rappeur. Une navigation profonde sur ce blogue leur a permis de découvrir mon alias, qu’ils ont cherché avidement. Je m’en suis bien amusé (surtout après avoir supprimé ce qu’il restait d’audio en ligne!) au point d’en faire quelques subtiles allusions en fond d’écran de mes PowerPoints de cours.

Bref, ce démasquage qui n’en est pas vraiment un a un avantage non-négligeable: ce sont mes étudiants qui me font découvrir ce que manque. Je me dis souvent que je ne suis plus assez le rap francophone, en particulier bien sûr le rap québécois, mais encore moins ce qui se fait en Europe. Je dois à l’un d’eux la découverte de La Smala, un groupe de rap belge qui fait quelque chose de très old school, qui aurait presque pu sortir à la fin des années 1990. En ce sens, ils ne sont pas très loin de 1995.

Après une exploration rapide de leurs clips, c’est l’album Trois fois rien que deux de leurs membres, Senamo et Seyté, ont fait paraître avec Mani Deïz comme producteur, que j’ai fini par acheter. Ce sont sans doute les trois clips qui m’ont le plus accroché.

Chacun des deux rappeurs a l’occasion de faire sa place en solo, les deux avec brio et dans un style un peu différent.

Je trouve particulièrement intéressant la narration dans « Dans ses yeux ». Tout au long de chacun de leurs couplets, les rappeurs parlent d’eux à la troisième personne, comme s’ils parlaient de quelqu’un d’autre qui pourrait au fond être n’importe qui; c’est la dernière ligne de chacun de leurs couplets qui révèle comme un coup de théâtre (qui, bien sûr, ne fonctionne que pour le verset de Senamo pour une oreille attentive et un esprit de déduction).

On avait le même effet narratif dans « Une femme seule » d’IAM: Akhenaton nous parle d’une femme triste qui en arrache à élever sa famille seule, pour qu’on apprenne au final qu’il s’agit de sa mère.

Bref, je profite de la fin de la session pour me reconnecter.


À propos de l’auteur


Une réponse à “Senamo, Seyté, Mani Deïz / Trois fois rien (2016)”

  1. […] en remettant au gala des finissants les prix Simon D’or — en forme de katanas en hommage à mon a.k.a.! — pour les étudiants s’étant démarqués dans différentes catégories dans les projets […]

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