2e monde et les Bootleggers – J’aurais voulu être MC

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Image tirée de Bandcamp.
  1. Le lever du rideau pt II
  2. Bootleg
  3. J’lutte contre mes mots de tête
  4. Dans mon monde
  5. Jusqu’ici
  6. My way
  7. Stress
  8. J’aurais pu être
  9. J’voulais briller
  10. Rien à perdre à part mon mic
  11. Let’s get digital
  12. T’aurais du m’voir hier
  13. J’rap 4 free
  14. Le retour de bizzyBetch et Bruce Markie
  15. J’aurais voulu être un mc

Ironie du sort

Les bootleggers, qui accompagnent le groupe 2e monde (SemiBruce & Betch) sont Wild MC’s (Confus & Cardinal), St-Saoul et Jean Joual (qui semble moins impliqué en nombre de tracks, et qui n’apparaît d’ailleurs pas sur la pochette).

Style qui passe tantôt d’une forte ironie par rapport à ce qu’ils font, tantôt à une tristesse à propos de leur sort. Cette contradiction est au fond évidente : ils sont touchés du fait qu’ils ne se sentent pas apprécier à leur juste valeur, qu’ils mettent des efforts peu rentables ou même peu considérés. Leur ironie se centre sur la prise du rôle d’un artiste fort populaire, ou sur une fausse facilité à faire ce qu’ils font. Par rapport à Lire entre les lignes… Parler entre les mots, cet album se centre plus sur leurs émotions personnelles (ils ont presque tous leur place solo pour exprimer cette émotion), malgré le fait qu’ils soient plus nombreux.

« La faute à qui? Sûrement la mienne, pas trop sur le dos du système, parce que c’est trop cliché, juste en parler c’est quasi tricher » – SemiBruce, « Dans mon monde ».

Bel exemple de l’ironie qu’ils peuvent utiliser; ils s’en servent souvent pour exprimer leur condition par rapport à la difficulté qu’ils ont à faire partie des artistes reconnus.

Ils sonnent assez bien en général, sauf quelques exceptions dû généralement aux goûts personnels de chaque personne. Cardinal, dans « J’aurais pu être », a un flow assez répétitif de ligne en ligne. Confus fait souvent les refrains en chantant : certains peuvent apprécier, d’autres plus ou moins, dépendamment des tracks. Leurs flows savent facilement traduire l’ironie, la perdition ou la tristesse, ou encore l’insouciance; ils savent mettre une tonalité, donnant de la vie à leurs paroles. Leurs tons un peu arrogants ou convaincants sont très représentatifs de ce qu’ils disent : je généralise beaucoup, mais on peut considérer que ce type de chant s’applique à presque tous les bootlegers.

Les gens qui n’aiment pas leur album mettent souvent le blâme sur les beats, qui sont ont quand même leur style propre, fait principalement par SemiBruce. Il est vrai qu’ils sont différents, mais je ne vois pas en quoi ils pourraient être moins bons; ils sont meilleurs que sur le précédent, permettant de donner un meilleur vibe, soit plus triste, plus smooth… « Dans mon monde » et « J’voulais briller » savent vraiment nous entrer dans les préoccupations de Bruce, tandis que « My way » a un instrumental qui traduit plus l’insouciance de Betch. Confus amène aussi quelques productions : j’aime bien l’atmosphère différente, entre triste et étrange, qu’il peut amener dans « Stress ». En général, ils sont très bien faits, accordés avec le « but » de la track et bien montés.


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Je suis professeur en études vidéoludiques à l’Unité d’enseignement et de recherche (UER) en création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue au centre de Montréal.


En libre accès en format numérique ou disponible à l’achat en format papier.


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