Démo avant qu’ça blow

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1. Koopsala & Da Sickman – Get Down
2. Lappa – One Luv
3. Koopsala – C’que j’maîtrise
4. Da Sickman – Unstable
5. Da Sickman – Brag Time
6. Koopsala & L’Écervelé – Avant un long sommeil
7. Lappa, Da Sickman & Koopsala – Image (Guitare & Clavier : Dezacor)
8. Lord Sound Device – Beat Box
9. Instrumental : Février
10. Instrumental : IOU
11. Instrumental : Eve
12. Instrumental : Right On
13. Instrumental : Vacance


Chauve-Souris Productions – Démo avant qu’ça blow

Étranges premières secondes de cet album qui se démarque de la tradition des albums de rap québécois. On constate dès les premières écoutes une différence majeure quant à la façon dont l’album sonne. C’est un style différent, que certains aimeront, que d’autres aimeront moins, et que d’autres ne pourront malheureusement qu’apprécier en partie.

Ce que l’album transmet comme message est plutôt simple. On nous dit que ceux qui aiment le hip-hop sont respectés, on nous lance un peu de diss dans le vide. Bref, rien de complexe et qui nous remet en question : mais nous ne sommes pas laissés à notre faim. Deux tracks, « Avant un long sommeil » et « Image » se démarquent particulièrement par ce qu’elles ont à dire. La première, très longue et pénible à l’écoute à la fin, nous parle de suicide, et semble, par sa longueur, vouloir nous exprimer la fatigue que ressent le rappeur. La deuxième nous parle plutôt de l’image que l’on projette, et de l’image que nous « devrions » projeter pour se conformer à la société.

Les instrumentaux sont complexes, mêlant toutes sortes de sons assez diversifiés et différents pour en faire plusieurs mélodies simultanées. Il s’agit de la particularité de l’album : ils sont très différents de ce qui se fait habituellement, allant bien plus loin que le simple échantillon, ou que la mélodie de base soutenue par une trame de basse. Il s’agit cependant d’un style que certains n’aimeront peut-être pas : les mélodies diffèrent de beaucoup du rap traditionnel. Ils passent par une gamme d’émotions variant d’une mélodie entraînante à une musique plus agressive ou plus triste.

Les rappeurs sont aussi très différents de ce qui s’entend traditionnellement. Ils n’ont généralement pas un flow fait pour être agressif, mais plutôt fait pour suivre la musicalité complexe de l’instrumental. Le flow des rappeurs se rapproche plus du chant traditionnel que ce que le rap nous a habitué : ce qui peut devenir agaçant à certains moments, car ils ne sont pas accrocheurs. Ils savent nous toucher, sans que les tracks en soient extrêmement fortes pour autant. Leurs lyrics ont parfois des rimes complexes, mais leur chant ne met aucunement l’accent sur ces complexités.

Quelques ajouts originaux : une track de beat box, et quatre pièces instrumentales. Ces dernières sont très bonnes, tout comme les instrus du reste de l’album, mais on aurait probablement apprécié davantage que des gens rappent dessus. Le beat box, je ne le trouve peut-être pas si impressionnant simplement parce qu’il est pré-enregistré, et qu’à quelques occasions on n’est pas certains si le multi-track n’a pas aidé l’artiste.

Tout de même, très bel album bien interprété et avec des compositions originales, d’un style musical très intéressant.


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Je suis professeur en études vidéoludiques à l’Unité d’enseignement et de recherche (UER) en création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue au centre de Montréal.


En libre accès en format numérique ou disponible à l’achat en format papier.


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