Album crée par l’association de deux Mc’s n’ayant au début pas de lien entre eux. Ils ont un style assez similaire, mais puisqu’ils ne se définissent pas directement comme un groupe, il serait bien injuste et malhabile de les considérer et de les critiquer comme tel. Bref, ils peuvent être considérés comme un ensemble, mais il est nécessaire de les séparer sur certains points.
Les sujets abordés dans l’album sont tous très pertinents : ils sont soit politiquement engagés, soit émotionnels ou philosophiques. Il n’y a pas de brag ou de track faite pour bouncer, ce qui pourrait en déplaire certains et faire que l’album accroche moins. L’emploi de tels sujets démontre que l’album a été crée en fonction de sujets qui tiennent à cœur les deux artistes; ils l’ont fait car ils avaient quelque chose à dire.
La forme des paroles est intéressante, particulièrement dans celles de Lion G. Celui-ci présente une utilisation très habile des sonorités en général. Mais il est parfois capable de sortir quelques passes décevantes. Ils peuvent sortir selon moi des rimes qui vont trop souvent de soi et qu’on devine avant qu’elles n’arrivent. Métaphores intéressantes (« J’voudrais pas […] m’appeler Saddam Hussein, savoir que c’est moi l’as du jeu de cartes »), sans qu’elles soient du style à être percutantes.
La musicalité
Le flow est cependant plutôt normal, même parfois pas vraiment bon. Il n’est pas vraiment accrocheur par de petits aspects qui détruisent l’harmonie qui n’existe que partiellement entre le rappeur et le beat. De nombreuses pauses viennent briser la continuité du flow. Pour la même raison, l’étirement d’un bon nombre de syllabes rend plus pénible l’écoute par moments. À d’autres moments, il ne s’agit que d’un nombre de syllabes trop élevé par rapport à la mélodie. Cependant, malgré que le flow ne fait pas la track, il ne rend pas nécessairement pénible l’écoute, dû aux autres aspects intéressants.
Point très positif : les instrumentaux sont très bien faits, et amènent une émotion bien particulière. Produits en majorité par Jp Roy, ils permettent de transmettre ce que ressentent les rappeurs, et ont comme défaut d’être presque tous tristes, introspectifs. C’est ce qui donne une tonalité à l’album, mais qui nous permet difficilement d’être accrochés à une track à la première écoute. L’album en est plus ou moins homogène, une œuvre indissociable ou presque, qui est appréciable, sauf exceptions, presque au même niveau du début à la fin.
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