1- Soirée patron
2- Moi et les miens (avec DJ Horg)
3- Rimes pauvres (avec Othello & Lappa)
4- I.C.U. (avec Don Jewel)
5- Interlune
6- Bye bye beubé
7- Tu m’trouves vulgaire?
8- J’essaye d’arrêter
9- Skit
10- Mes défauts
11- Lentement mais sûrement (avec Lappa)
12- Ça pourrait être toi
13- Check one two
14- Homie quand même
15- Invisible
16- Bonus track: J’aurais voulu
« Lentement mais sûrement »
Damien, jeune artiste originaire de Granby, a de particulier qu’il est « rappeur-guitariste ». Il nous livre un excellent album, qui n’est pas sa première apparition dans le rap : il avait lui-même sorti la compilation Ondes souterraines en 2002.
La guitare dans ses tracks amène quelque chose de différent, tout comme le fait que ses instrumentaux sont crées avec de vrais instruments. Certaines pièces instrumentales sont cependant plus ou moins intéressantes parce qu’elles sont peu mélodieuses, comme « J’aurais voulu », où les sons, qui créent des ruptures parce qu’ils sont coupés, sont plus ou moins harmonieux avec la mélodie complète qu’on reconstitue dans sa tête, et avec le son de sa voix. Cependant, en général, on peut dire qu’il sait crée une mélodie intéressante, parfois touchante, parfois plus rythmée. Il passe aisément à quelque chose d’entraînant (le latino de Don Jewel et Chapin), mais l’album est plus axé sur des mélodies tristes ou lentes.
Le chant de Damien est d’un style guitariste, rappant avec un certain accent, une voix un peu rauque, aspect particulier à son chant. Il a cependant un plus ou moins bon flow sur certaines lignes, soit parce qu’il rappe trop rapidement, mais bien souvent assez lentement. Il est moins fusionné avec le beat, mais c’est un style différent qu’on peut facilement apprécié; plus chanté, il amène une atmosphère différente d’un rap traditionnel.
Il axe beaucoup son texte sur la sonorité : il utilise des rimes qui ne rimeraient pas nécessairement de façon classique, parce que par exemple la consonne finale est différente. Il se permet aussi de ne pas faire rimer les dernières syllabes, mais plutôt l’avant-dernière ainsi que les précédentes, avec toutes ses autres lignes. Il joue avec des sonorités de mots, rimant aisément plusieurs syllabes de suite, mais nous permet malheureusement rapidement de se perdre dans un étalage de sons similaires; les rimes restent parfois longtemps sans faire d’alternance (un bon exemple : « Tu m’trouves vulgaire »).
Il parle de son cheminement dans le rap, de l’amour, du côté positif ou du côté négatif (on constate d’ailleurs que les relations homme/femme sont importantes pour lui car elles reviennent souvent), son alcoolisme, le rap américain : sa vulgarité et le fait qu’on le copie constamment (ce qu’il est loin de faire). Il parle de choses simples, pas nécessairement originales, mais qui semble le toucher personnellement. « Tu m’trouves vulgaire » a cependant le blâme de dériver rapidement du sujet principal.
Damien, un artiste à surveiller qui dit être fonceur et vouloir se rendre jusqu’au sommet, « sûrement mais lentement », comme il l’exprime modestement dans une de ses chansons. Il peut espérer se rendre loin, parce qu’il est différent, et parce qu’il a un style qui peut facilement être apprécié par certains qui n’aiment pas le rap habituel.
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