Image tirée de Discogs. |
1. Intro
2. Enfer paradisiaque
3. Incroyables (feat. U.Y.O.)
4. On reste sombre (feat. The antagonists)
5. Chacun pour soi
6. Bump Dat Shit (feat. Craze)
7. Fais gaffe
Rap activiste
Artiste très provocateur, Militant sait qu’il a une cause et il la défend dans son album. Il s’en prend à un type de rap établi au Québec, qui ne semble pas lui faire plaisir. Son EP de 7 tracks, intitulé Enfer paradisiaque, se veut une présentation de lui, et de son combat. Quoique certains points soient négatifs, l’album en général se tient assez bien, et peut être apprécié sous plusieurs aspects.
Sa forme lyrique est normale, sans grands défauts ni figures de styles exceptionnelles. La majorité des lignes ont plusieurs syllabes qui riment. On constate quand même un certain travail du côté de la forme, sans que celle-ci ne prenne le dessus. Le message au fond semble ce qui est plus important pour lui. Certaines passes font grincer des dents, par exemple, le refrain de « Incroyables ».
« J’casse ton crew avec du rap, du rap qui frappe, trop sont wacks, sur Montréal, stay the way you act »
Les sujets abordés sont plutôt traditionnels. Il n’y a rien qui entre dans une originalité intéressante de ce côté-là. Il peut parler de son rap, des côtés négatifs et positifs de la vie (« Enfer paradisiaque »), mais peut dériver de son sujet principal assez facilement. Par contre, il a bel et bien un message à passer : il semble vouloir changer les choses dans le rap actuellement. Je trouve personnellement qu’il aurait dû concentrer ses sujets et conserver une ligne directe plus précise pour qu’on se sente davantage concernés. Néanmoins, il se permet d’être activiste (d’où son a.k.a.), et de lancer des messages aux autres rappeurs.
Les MC’s attaqués, principalement dans la track avec Les antagonists, sont nombreux : le Treizième étage, 2e monde, le BBT, la Réplik… On se demande qui sont ces rappeurs qui viennent insulter presque tout ce qui se fait actuellement au Québec, et, surtout, on se demande ce qu’ils sont capable d’apporter de nouveau.
Ça se tient très bien du côté du flow. Aucun accrochage marqué, il sait bien harmoniser sa voix à l’instrumental. Il a par contre une tonalité peu liée à son type de rap : il n’est pas aussi énergétique et agressif que ses textes le laisseraient croire. Ce dernier élément n’est pas pour autant nuisible à l’écoute.
Les intrumentals sont très bien faits, particulièrement les tracks « Incroyables », « On reste sombre » et « Bump Dat Shit». Ils amènent parfois des variantes intéressants. Ils sont généralement bons, faits par six producteurs différents (Esteban, Fredy Bravo, Arez, Accro, Nabo, Stradivarius), ce qui est quand même énorme pour un EP de sept tracks. Ça permet de changer de vibe et de style de track en track : on ne se lasse pas vraiment des intrumentaux, quoique certains sont moins bons que d’autres, et que les goûts peuvent varier. Ils sont entraînants ou agressifs, jamais vraiment tristes ou émotionnels.
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