BBT Mixtape Vol. 4

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1. Dirty Taz – Gypsy
2. Verb & Yncomprize – Call les shots (exclusif)
3. Mista Snake – Dans la peau d’un soldat (exclusif)
4. Ruffneck – Breathe
5. William International & Issmo de Vasco – Dans un monde libre (extrait)
6. Verb – Freestyle
7. Koriass – Warrior
8. Sozi feat. Yncomprize – C’est ça que j’fais (extrait)
9. Chub-E – Reste toé
10. Shoddy – Terroriste sur papier (exclusif)
11. William International & Issmo de Vasco – 7 septembre
12. Ruffneck – Le changement est arrivé (extrait)
13. Koriass – La neige au mois de mars (exclusif)
14. Buzzy Bwoy – Big Buzz (preview)
15. Narkoi & Ironik – Real Gold
16. Mista Snake feat. Chub-E & Buzzy Bwoy – Ça va mal (extrait)
17. Verb – Next Best Thing
18. Buzzy Bwoy – Professeur Bwoy (exclusif)
19. Shoddy – Quoi de 9 Shoddy? (extrait)
20. Ruffneck feat. Buzzy Bwoy & Yncomprize – One More Time (Remix exclusif)
21. Dirty Taz – Public Service Announcement


Une autre facette du BBT

Sorti en automne 2004, le BBT mixtape volume 4, animé par Dirty Taz, a ses bons et ses mauvais côtés, comme le BBT en général. Il montre ce que le label est capable de faire, et généralement on en sort assez satisfaits. Il y a une bonne variation au niveau des genres, qui peut satisfaire beaucoup de gens.

La critique qu’on fait généralement au BBT est la faiblesse de leurs paroles. Effectivement, on ne sort pas de notre écoute du mixtape changés à jamais, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne font que parler de sexe, drogue et rap, quoique ça fasse partie des sujets. On peut jusqu’à un certain point être touché des paroles (« La neige au mois de mars », « Seulement au mic »), ou sentir une prise de position sociale (« Reste Toé », « Dans un monde libre »). Reste que, l’objectif d’un mixtape (et surtout de celui-ci!) semble de déconner, de se laisser aller sur quelque chose pour connaître leur style, et promouvoir d’autres albums, plus travaillés mais avec un style plus précis.

On passe par plusieurs styles intéressants, d’un Buzzy Bwoy toujours déconnant (« Professeur Bwoy », où il met en scène sa version de l’éducation) ou d’une Yncomprize surprenante par moments (très bonne collaboration avec Les Sozi) malgré une voix parfois agressante et des paroles sur le seuil de l’acceptable. J’ai été personnellement très surpris de William International & Issmo de Vasco, particulièrement « Dans un monde libre », qui critique le rêve américain. Ils ont un style qui ressemble à du rap français, qui ne plairait par contre peut-être pas à tous. Ruffneck fait une track (« secrète ») très touchante, qui se démarque de ce qu’il fait habituellement, « Seulement au mic », extraite de son album.

Koriass a fait quant à lui une track très normale, pas assez travaillée (« Warrior »). J’ai découvert négativement un Mista Snake qui nécessite un peu plus de travail dans ses rimes (répétitions du même mot), et qui devrait réviser son concept, qui ne veut pas dire grand chose (« Dans la peau d’un soldat »). Il a un nombre trop élevé de rimes forcées. Quelques lignes atroces avec peu de sens font que l’album peut perdre des plumes (ex : Mista Snake, Shoddy). Par contre, le vibe de l’album n’en est pas touché, par des instrumentaux généralement très bons, à 50% originaux, et de 8 beatmakers différents, ce qui donne une bonne diversité de styles. L’animation de Dirty Taz est comique par moments mais finit par être énervante à plusieurs écoutes (on ne peut pas passer par dessus pour écouter les tracks).

De façon générale, le mixtape a le style habituel du BBT, ce qui fait que ceux qui aiment ce qui sort d’eux ne seront pas déçus, et ceux qui n’aimaient pas pourront au moins reconnaître une amélioration, quoique les points négatifs peuvent malheureusement faire de l’ombre à certains éléments positifs.


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Je suis professeur en études vidéoludiques à l’Unité d’enseignement et de recherche (UER) en création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue au centre de Montréal.


En libre accès en format numérique ou disponible à l’achat en format papier.


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