01. Ebisu rendez-vous
02. Dans le club
03. Le chant des hommes
04. Du sang sur le dancefloor
05. Catalogue
06. J’ai pas sommeil
07. Rap jeu
08. Latest dance craze (feat. Busdriver et Radioinactive)
09. Girlfriend
10. Bâtard sensible
11. Codéine
12. Meet the new boss (feat. Out one)
Rap assez spécial
On commence par nous entrer tranquillement dans ce qui semble être l’intérieur de soi. Un endroit où on reconnaît tout sachant qu’on n’y est jamais allés. Très difficile à décrire, en fait, le rap de TTC pourrait être classé dans une catégorie à part, différente de tout ce qui s’est fait connaître dans le rap français jusqu’à aujourd’hui. L’expérience est spéciale, et on en sort inévitablement différent.
Pour vulgariser leur musique, il s’agit de rap fait sur une mélodie électronique, loin du rap conventionnel. On nous laisse l’impression qu’il s’agit de rap sur un beat plutôt techno. Difficile à apprécier d’une première écoute, parce que la différence est marquante. Ils étirent des syllabes exagérément, ils ont des voix si étranges et une façon de suivre le beat, lui-même nouveau, qu’il est difficile d’embarquer. Ils créent cependant une ambiance de club, qui, en même temps, se trahie magnifiquement par les paroles très ironiques. Ils n’ont pas vraiment de chansons tristes; ils passent cependant par divers styles, comme « Girlfriends », qu’ils ont crée en fonction d’une atmosphère « Miami Bass », ou d’autres plus près du rap conventionnel, malgré l’électronique constante des beats.
Ils ont décidé de traiter de sujets qu’on peut qualifier de simple : surtout par le fait qu’ils parlent souvent de sexualité et de relations homme-femme, qui est assez commun dans le rap. Cependant, leur traitement de ces sujets est si original, plus complexe, par une ironie qui amène à un humour noir. Ils peuvent autant parler de relations sexuelles anales, de la période de menstruations des femmes (« Du sang sur le dancefloor ») mais aussi d’émotions (d’où leur côté « sensible »), côté qui est par contre rarement extériorisé. La seule chanson plus triste, c’est « Bâtards sensibles », qui peut expliquer plus clairement leur vision ironique dans le reste de l’album.
Ils sont aptes à faire des étalages de rimes multi-syllabiques tout simplement frappants, mais avec un sens qui nous perd assez facilement. On ne peut pas nier leur talent littéraire, malgré que le sens se construit difficilement dans notre esprit. C’est une manifestation des qualités instinctuelles plus que conceptuelles qu’ils ont. L’ironie y est frappante et semble simplement être pour déconner, par réflexe, simplement parce qu’ils ne s’autorisent aucune censure.
Leur influence est grande, car ils ont écouté plusieurs types de rap, et y ont mixé leur vision du rap, qui est plus complexe et plus expérimentale que les stéréotypes, sans toutefois les renier. Ils font inévitablement réfléchir, par la complexité de leurs œuvres, mais surtout la différence avec ce qui se fait habituellement. On se dit un moment : pourquoi? Mais, rapidement s’installe un « pourquoi pas » qui nous fait reconsidérer les standards du rap français. Ils s’aventurent en terrain délicat, donc, autant certains n’apprécieront pas du tout ce qu’ils font, autant un grand nombre va les trouver fascinants.
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