- Pouliches magiques
- Crunktry
- Rivière de diamants (feat. Ghislain Poirier (beat))
- Palettes drettes
- Notre intérieur
Absurdité et crudité qui brise l’écoute
Omnikrom a été formé avec la rencontre entre l’ancien groupe Être abstrait (linso gabbo et Jeanbart) et le producteur Figure8. Futurs Millionaires (sic) a été crée dans une optique visiblement parodique; malheureusement, on se perd dans l’absurdité et la crudité des paroles et la musique de forme brisée.
Il y a un certain message passé derrière cette parodie, nécessairement une critique de tous les stéréotypes liés au rap et au starsystem, mais on se perd inévitablement dans des propos qui semblent être crées simplement pour choquer, ou pour exagérer. Ce qui est une parodie devient une absurdité presque inutile, car la portée de leur message ne fera sans doute pas son chemin à travers les écoutes.
On s’entend; il faut être « ouvert d’esprit » de façon immesurée pour voir un message profond important et original derrière ce genre de paroles :
« Omnikrom; on est de la magie, on est millionnaires aussi, les rois des pouliches magiques… »
Sous le même aspect, il y a beaucoup de paroles qui traitent de sexualité de façon explicite et gratuite. Ça me dérange, non par le contenu mais par le but : j’ai l’impression qu’ils ont fait ces lignes pour pouvoir dire que ça choque les gens. Je n’aime pas l’album non par le fait qu’il choque, mais parce qu’il choque sans raisons. D’ailleurs, la musicalité est dérangeante majoritairement; elle va avec le sujet nécessairement.
Évidemment, la forme vient avec le fond, sauf qu’il manque à mon avis d’originalité. On dirait qu’il n’y a pas d’autres façons de faire du rap original qu’en étant absurde ou parodique. On comprend des allégories plus complexes que la moyenne, mais il manque quand même un but et un objectif à tous ces concepts; ou, en tout cas, ce but m’échappe totalement après huit écoutes. Les quelques endroits où on comprend le but, lorsqu’on parle de « caca gras » (phat shit), on ne baigne malheureusement pas dans l’originalité.
Le style musical est influencé certes de d’autres styles musicaux, « le grime, le crunk, le booty bass ou mêmes les rythmiques plus froides de l’électro » (cit. Communiqué de presse); il y a aussi une rupture évidente avec les codes habituels du rap. On est brusqués dans notre écoute lorsqu’on s’attend à du rap traditionnel. Bref, je n’ai absolument pas été satisfait de cet album, mais j’espère tout de même éventuellement en apprendre de ce genre de musique qui, présentement, m’échappe complètement. J’espère qu’il ouvrira des débats constructifs, et, s’il a été crée dans cette optique, il atteindra nécessairement son objectif s’il a une assez grande portée.
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