Young Lionz II – Victimes de l’empreinte: Bonne force de flow

|

|

  1. Y’a trop d’MCs / J’me saigne à blanc
  2. M.V.P. 2005
  3. Le pouvoir à la rue
  4. Love Story (avec Sez & G.I.D.)
  5. Victimes de l’empreinte
  6. Break the rules (avec Shoddy)
  7. 1 question: 100 réponses (avec KenLo, Frékent)
  8. Les racines de mon rap
  9. Salute (avec Sans Pression)
  10. Sur ma route (avec Judith)
  11. N.I.Q.C. (2e partie)
  12. Independance day (avec Holocaust)
  13. La pute de merde (2e partie)
  14. Do or Die (avec Sozi)
  15. Y a pas de hasard
  16. Qui veut défier? (avec Izzo & Zaparo)
  17. Sans toi (avec Judith)
  18. Champs de mines (avec Benz)
  19. On marque le territoire
  20. Viens avec moi (avec Marième)
    Bonus tracks
  21. Perdu dans le prologue
  22. Je rêve de violence

Young Lionz, un groupe de Québec composé de deux rappeurs, arrive avec un deuxième album, Victimes de l’empreinte . Pour ceux qui ne les connaissent pas, leur style rappelle celui de Taktika: un accent de la capitale, avec une agressivité positive et souvent engagée dans les tracks. J’ai été pour ma part surpris de la force de leurs flows, et par la qualité des pièces instrumentales.

Les deux « jeunes lions » ont vraiment une agressivité à revendre. Presque toutes leurs chansons ont une force dans le flow, ce qui les caractérisent énormément. On leur sent donc une bonne prise de position, une présence très personnelle, mais malheureusement, ce flow ne se diversifie que très rarement; on peut se lasser. Quelques lignes ont de la difficulté à rentrer dans les temps; ils rappent très rapidement, et parfois débitent sans considérer les coups de batterie.

Les paroles viennent vraiment en complémentarité avec leur flow. Ils traitent de sujets d’une façon agressive (« La pute de merde »), souvent engagés pas nécessairement politiquement mais davantage culturellement au sein du mouvement hip-hop (« Y’a trop d’MCs »). « Les racines de mon rap », par exemple, fait coexister leur rap à un beat plus triste, qui montre qu’ils ont une sensibilité derrière leur type de rap « hardcore »; on sent leur engagement et leur attachement envers le hip-hop. Il y a quelques tracks décevantes côté sujet, par exemple, « Salute » avec Sans Pression, qui ne va pas très loin dans la profondeur, et côté exploitation du thème. On aurait eu avantage à avoir une plus grande originalité dans les sujets traités: il n’y a pas grand chose qui n’a jamais été traité, et, bien qu’il y ait un point de vue particulier aux deux rappeurs, il n’y a pas d’éléments dans la forme qui les distingue particulièrement.

Sur cet aspect, ils montrent un certain talent lyrique, quoiqu’on n’écoute pas leurs tracks pour ça. On n’est pas insatisfaits sur ce point, sauf quelques lignes décevantes, par exemple, par des clichés :

« Ton style est tellement recyclé, que t’as dû le prendre dans un bac bleu » (« Y’a trop d’MCs »)

Sauf si on s’attend à un aspect littéraire complexe, il n’y a pas une déception de ce côté-là. Côté beats, aucun n’est décevant, c’est très étonnant. Ils sont généralement très bien construits, aucune n’entraîne une rupture de l’écoute; quelques-uns sont très forts par une belle harmonie musicale. Ils suivent l’émotion à certains endroits, « Love Story » le démontre très bien par une nostalgie, et, comme expliqué plus tôt, l’opposition entre le type de beat et le contenu de « Les racines de mon rap », crée un contrepoint qui mène à un sens nouveau.

Globalement, l’album m’a impressionné parce que je ne m’attendais pas à une telle force. Il n’est ni classique ni chef-d’œuvre, mais il s’écoute bien et se distingue positivement de la majorité des nouveaux rappeurs. On s’attend à une amélioration pour leur prochaine apparition; peut-être éliminer les quelques lignes peu réfléchies et renforcir le positionnement des lignes sur le beat.


Partager cet article sur:


En lire plus sur…

À propos de l’auteur

S’abonner aux nouveaux articles du blogue


Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Je suis professeur en études vidéoludiques à l’Unité d’enseignement et de recherche (UER) en création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue au centre de Montréal.


En libre accès en format numérique ou disponible à l’achat en format papier.


Derniers articles


Derniers commentaires


Catégories


Blogroll