01. Intro
02. Home invasion
03. À tous ceux
04. Skit 1
05. La prolongation
06. Why?
07. L’engrenage
08. Mic activé
09. Skit 2
10. Who’s the man?
11. Projet scorpion
12. 99 Villeray
13. Fuck Réplik!
14. C’t’un jour de souvenir
15. Skit 3
16. 4:13 pour la dépendance
17. Just chill
18. Baby Boo
19. Skit 4
Style aux hauts et aux bas
Niguette, du groupe La Réplik, a son style particulier, qu’on aime ou qu’on n’aime pas. Il n’a pas un flow impeccable et percutant (comme il l’insinue lui-même), ni une technique lyrique complexe, mais il a quelque chose à dire qu’il fait bien passer, sur des pièces instrumentales passant de satisfaisantes à excellentes.
Il faut dire d’abord qu’il y a beaucoup de featurings, qui n’apparaissent pas sur la pochette. Il ne s’agit pas de l’album de Niguette lui seul, car ses collaborateurs, nombreux, l’accompagnent souvent. On peut entendre, sur de nombreux titres, DVD Fresh & Major Shadow, mais aussi Nathan, Régis, Atlas & Main Bleue, El Verso et de nombreux autres.
Les paroles sont généralement axées sur des sujets précis qui sont importants pour les rappeurs, et qui remettent en question les codes du hip-hop. Ils parlent donc de hip-hop, comme dans « Fuck Réplik! » qui exprime des reproches que semblent avoir reçu les membres du groupe, et « L’engrenage » qui compare la passion du rap à la consommation de drogue. Ils peuvent aussi traiter de sujets sociaux, comme « Projet scorpion » qui parle de prostitution juvénile, soutenu magnifiquement par un instrumental « enfantin ». On comprend rapidement où ils veulent en venir, et ils nous font embarquer facilement dans leurs textes. Ceux-ci n’ont cependant pas une forme à tout casser. En effet, quelques rimes sont assez faciles et prévisibles. Ils n’axent pas leur rap sur l’efficacité de rimes et de sonorités.
Ils continuent leur mise en scène de personnages humoristiques dans leurs skits, comme sur l’album de La Réplik, ce qui leur permet de critiquer les stéréotypes du rap, mais surtout ceux qui prennent pour réalité ces stéréotypes.
Musicalité
La musicalité à certains aspects est très bonne, par exemple, par des instrumentaux qui ne sont jamais mauvais, et qui sont souvent excellents. Les créations d’instrumentaux sont partagées, souvent entre Soke et Nasty Wong; ils sont généralement porteurs d’émotions, mais parfois sont plus décevants, simplement par un choix de sons différent qui ne me touche pas personnellement. Il manquerait selon moi d’instrumentaux entraînants; par contre, les sujets ne s’y prêtent pas nécessairement.
Les flows ne sont pas percutants : ils ne placent pas nécessairement leurs syllabes aux endroits les meilleurs pour avoir une optimisation de la musicalité. Cependant, comme cité plus haut, ils ne recherchent pas ce type de rap, préférant se concentrer sur l’essentiel qui doit être dit. Ils ont le micro, et sont pleinement justifiés de prendre la parole par ce que ce qu’ils disent doit être dit.
Bon album, pour ceux qui ne jurent pas que pour les rimes complexes. Ils montrent que pour eux, l’essentiel c’est de profiter de l’occasion d’avoir un public pour dire des choses intelligentes. Un bon album dont certaines chansons méritent d’être écoutées pendant longtemps.
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