01. Au bout du tunnel
02. Fatal Fury
03. Qui sème la misère…
04. Spielberg MC
05. Machine de guerre (feat. Horseck & Alonzoo (O.S.F.A.))
06. À tombeau ouvert
07. La mémoire dans la peau
08. Mon hip hop à moi
09. J’lève mon verre
10. Les racines du mal
11. Street zoologie (feat. Sefyu & Alonzoo (O.S.F.A.))
12. Mister gun (feat. Horseck & Alonzoo (O.S.F.A.))
13. United States of Apocalypse
14. Arrête de graver mon flow (feat. Candy Ken, Al Peco & Horseck (O.S.F.A.))
15. Viens dans mon harem
16. Turbo Boost (feat. V12 Turbo)
17. Au revoir à jamais
18. Outro
La furie aboutie
L’expression, passant par le micro et par les instrus, est ce qui fait la force de Mic Fury; par une bonne diversité musicale restant quand même dans les traditions rap, cet artiste français sait bien rendre une furie parfois personnelle, parfois plus collective.
Sur l’aspect musical, il y a une grande variation qui est intéressante; toujours dans le rap, sans nécessairement avoir recours à des emprunts, les instrus peuvent référer à des émotions variantes, plusieurs productions y placent leur son, et l’utilisation d’un chant différent de son flow général permet de changer la tonalité globale. Cette variation musicale, très présente dans les refrains (ex : « Mon hip hop à moi »), m’a personnellement intéressé. Ça crée un rap sensiblement traditionnel, mais qui se permet d’évoluer et d’avoir une certaine rupture et un recul par rapport à ce qui s’est fait avant. Quelques divergences musicales sont par contre plus difficiles à écouter. Les thématiques sont parfois assez habituelles; l’importance d’être vrai y est présente, tout comme l’esprit de révolution plus agressif qui dissocie beaucoup le rap français du rap québécois. Ces sujets exploités sont intéressants, et, malgré l’utilisation très fréquente par le passé de certains d’entre eux, ne sont jamais de trop surtout par leur traitement original, ne serait-ce que par des concepts (ex : « Au revoir à jamais » ou « Arrête de graver mon flow »).
Certaines de ses affirmations penchent vers un extrémisme que je n’endosse pas, particulièrement par sa tendance mysogine : « Dans le rap français, ils se prennent tous pour des légendes; mais la plupart ont une fente, et un clito entre les jambes » (ex : « Spielberg MC ») Par contre, particulièrement par le titre évoquant la présence de fiction, on peut le prendre dans une optique fondée uniquement sur l’authenticité, tout comme le sous-entendait 2 Faces sur « XXLarge (1) ».
Définitivement, les collaborations sont très intéressantes (ex : « Arrête de graver mon flow »), amenant des artistes peu connus qui l’entourent et enrichissant la diversité musicale de beaucoup; la voix rauque de Mic Fury, rappelant à la fois 2 Bal Niggets & Neg’Marrons, peut devenir quelque peu redondante et reprend de la force lorsque mise en parallèle avec d’autres MC’s.
Satisfait au bout du compte, la présence musicale et lyrique de Mic Fury m’a convaincu de sa place dans le rap français; sous quelques réserves musicales et lyriques, je me dois tout de même de défendre le rap de cet album.
1. 2 Faces, « XXLarge (feat. 2 Faces, Canox & Slick Cat)» in Taktika, Mon mic, mon forty, mon blunt , Audiopact, s.d. [2001].
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