Omnikrom – FM2: 24 pouces glacés

La critique de cet album sera nécessairement « positive », parce qu’il m’est impossible de ne pas dire qu’Omnikrom a réussit son objectif. Sur chaque aspect à analyser, à considérer, il y a deux possibilités de différences par rapport à leur premier EP, Futurs millionnaires (FM) :

  1. Une amélioration de ce qui était là avant; un perfectionnement de certains aspects où on peut être réticents par rapport au premier.
  2. La même chose, le même principe que ce qui était dans le premier; dans ce cas-ci, ça prouve leur volonté à rester comme ils étaient, et ça démontre que le produit a été fait selon ce qu’ils voulaient, qu’il a eu l’impact escompté.

L’esthétique globale de l’album change à certains aspects, se perfectionnant, mais reste intact sur d’autres, par exemple, les mêmes références sexuelles, le même genre de brisure du flow typique. En ce sens, il s’apparente beaucoup à TTC, qui d’ailleurs y figure sur « Pour te réchauffer ». La musique y est cependant légèrement différente; Omnikrom se rapproche cependant davantage de ce groupe sur cette nouvelle apparition, plus techno, malgré la ressemblance sur certaines tracks à FM.

À noter l’apparition de Sneeky Tone de South Squad; la combinaison se fait étonnamment très bien, prouvant qu’Omnikrom ne veut pas être en rupture avec ce qui se fait habituellement. Le contrepoint se fait bien; la combinaison ne montre pas une si grande différence entre l’un et l’autre et l’instrumental se combine bien avec la voix de Sneeky Tone.

On reste dans l’explicite présent; les sous-entendus sexuels peuvent choquer certains, mais après un certain temps, on ne fait que passer à côté sans s’influencer de ce genre de gratuité.

Oops, j’ai taché tes draps
Je m’excuse, je visais, ton visage

XXX

On parle beaucoup, par exemple, de sexualité et de rapport avec les groopies. Même si Omnikrom n’a sans doute pas de groopies, il reflète ce que leurs fantasmes voudraient s’ils en avaient. C’est donc à une « semi-ironie » qu’on a affaire; cependant, ce genre de propos n’est pas très nouveau, déjà entendu dans du rap de Silence Audible ou des Inkriminés.

La rupture du conventionnalisme presque académique peut être ressortie par certaines phrases tentant satiriquement de nous faire croire à une impulsivité de leurs textes :

Tout ce que t’aimes, c’est moi qui te le vend
Le reste de la musique c’est d’la marde, carrément
Pis ça c’est pas moi qui l’a dit
Oh, peut-être, que c’est moi qui l’a dit

« Achète-moi »

Ce genre de fausses tentatives de nous faire croire des choses fausses montre bien d’une part la pensée plutôt étrange du groupe; c’est d’un certain sens un témoignage d’une conscience de l’auditeur, au point où on peut ridiculiser le fait que celui-ci s’attend à se faire simuler cette simultanéité. Bref, nouvelles découvertes même si l’album n’est pas tout à fait différent du premier; la conviction de certains aspects de la part des artistes convainc de ce que le groupe voulait faire.

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