Nul Si Découvert – Yé où le hip hop?

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  1. 99.5
  2. Licence complète
  3. Gary Cooper
  4. Hardcore
  5. Yé où le hip hop?
  6. Fils de Bach
  7. RU Ready (live) avec le Latissimus Dorsey Orchestra
  8. 100 M/H
  9. Numerik
  10. Haute résolution
  11. Les lettrés de la décadence
  12. Allez-y
  13. Nulsidécouvert

Déjà découvert, mais pas si nul

Déconstruisant des stéréotypes tout en opérant un mélange de genres très intéressant, Nul si découvert nous offre entre autres, avec Yé où le hip hop?, un point de vue sur la situation du hip-hop au Québec : notamment la remise en question de préjugés par le mélange de genres.

Yé où le hip hop? se situe donc dans la lignée de Omnikrom, TTC, Atach Tatuq, Lez Majesté, 2e monde & Supercharger pour les paroles « semi-absurdes (1) ». Difficile d’extirper l’originalité dans ces concepts, considérant qu’ils ne sont pas les premiers à faire ce type de rap, maintenant presque un genre. L’album du groupe permettra cependant de continuer à donner des petits coups de marteaux à ce style, encore marginal même au sein du mouvement hip-hop. En même temps, il permettra à certains de découvrir quelque chose d’original, de nouveau et d’avant-gardiste dans ces éléments plus ou moins novateurs pour ceux qui écoutaient ce qu’il y avait avant. Ils sont par contre expérimentaux à leur façon (par définition, sinon, ils ne seraient pas expérimentaux!).

Par rapport avec, par exemple, Omnikrom, la déconstruction de Nul si découvert se fait au niveau du fond, mais pas beaucoup au niveau de la forme. Leur mélange de genres n’est pas vraiment une déconstruction, plutôt une utilisation de ce qui était à leur disposition.

« Quand on rentre dans la place, on vient pèter des bouteilles dans vos faces » (« License complète »)

Ce genre de lignes reflète leur conception absurde. Beaucoup de lignes intéressantes, punchées, mais, suivant l’idée de l’absurdité, il faut s’attendre à certains clichés et certaines figures de style tirées par les cheveux. Cependant, de façon générale, on n’est pas déçu car rien ne vient détruire ce qu’ils vont, et qu’ils sont capables de véhiculer leur message. Satiriques, ironiques, explicites dans leurs propos, NSD ne se gêne pas pour dire des choses et faire du rap à sa façon.

La musique comme telle ne se voulant pas une déconstruction du rap, elle vient en contrepoint avec les paroles. Elle combine plusieurs genres de musique, allant de samples près du classique ou de musique plutôt métal, alliant aussi l’électronique. Cette diversité musicale amène une différence dans chaque track : les flows suivent aussi, empêchant la redondance. Leurs flows ressemblent parfois à du Loco Locass; ils suivent l’instrumental d’une façon similaire sur certains instrumentaux qui s’y prêtent bien. Suivant la musique, ils ont aussi une façon de rapper plus traditionnelle. Ils sont donc assez versatiles.

NSD présente donc un excellent album, dans son genre, mais qui ne peut être qualifié de novateur, considérant ce qui s’est fait avant. De toute façon, comme démontré plus haut, leur rap ne répète aucunement ce que les artistes du même genre ont fait avant.


1. « semi-absurde » : parfois absurde, parfois avec un sens. On peut aussi dire à moitié absurde dans le même temps : la phrase semble absurde, plus ou moins sensée, mais en fait elle est bourrée de sens.


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Je suis professeur en études vidéoludiques à l’Unité d’enseignement et de recherche (UER) en création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue au centre de Montréal.


En libre accès en format numérique ou disponible à l’achat en format papier.


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