Fantastic Four Mixtape

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1. Intro
2. The (Other) Boys N Da Hood
3. Beth El Run This City
4. Engagé (avec Engaged)
5. Throwback
6. In This Life (avec Cyrano & Sans Pression)
7. Montréalité
8. Dans Mon Hood
9. Mr. X (Interlude)
10. Ten Rap Commandments
11. Day By Day
12. Le Mouvement (S.O.G.)
13. La Vérité
14. Good To You
15. Confession
16. Baby Daddy
17. Free
18. Dirty Jerz Connect (avec Reptile)
19. Engagé (Remix) (avec Engaged)
20. Born Again


Un mixtape « Fantastic » pas tout à fait clean

Mixtape où apparaissent quatre « fantastiques » (GunDei, G-Style, Authentiq, XCAL), le style est simple et parfois décevant, malgré une force parfois bien réelle, souvent on se perd par le sujet exploité et le rendu assez normal. Il manque souvent quelque chose d’impressionnant, un plus qui fasse grandir notre intérêt pour leurs tracks.

Malgré qu’ils se qualifient de fantastiques, il n’y a rien qui fasse classer ces quatre MC’s (deux anglophones et deux francophones) parmi les meilleurs. Le problème est souvent une question d’unité, de cohésion; quelque chose nous déçoit : le flow pas assez sur le beat, les rimes plus normales, les sujets clichés ou mal exploités. Les thèmes, d’ailleurs, manquent de renforcement et de clarification : on peut parler de réutilisation, de recyclage (« Montréalité ») trop flagrant et sans approfondissement, ou encore, de clichés sans réappropriation personnelle, par exemple, le fait que le quartier est trop gangsta, sur « Dans mon hood ».

Les instrus sont presque tous (sinon tous) empruntés, caractéristique d’un mixtape. Certaines rimes sont trop clichées, plus ou moins pertinentes et utiles :

« Dans ma ville, c’est plus qu’une guerre de style
C’est une guerre pis elle est real  » (« The (Other) Boys N Da Hood »)

Le thème de Jésus-Christ est très exploité : dérangeant pour quelqu’un qui n’aime pas entendre une tentative de conversion sans qu’il n’y ait d’arguments clairs et valables. Le témoignage religieux dans le rap peut être bien fait et clair lorsqu’on ne se sent pas harcelé par celui-ci et qu’il sert un propos plus universel, comme a su le démontrer, par exemple, Muzion. Heureusement que certaines vérités bien témoignées, même si elles sont dans une structure empruntée à la religion, se devaient d’être dites et sont efficaces (« Ten Rap Commandments »).

Enfin, plutôt décevant pour moi mais pas dans son intégral. Disons que les bons points sont encerclés d’éléments plus décevants et dérangeants. Espérons que l’album de GunDei, prévu pour cet été, nous surprendra davantage.


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Je suis professeur en études vidéoludiques à l’Unité d’enseignement et de recherche (UER) en création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue au centre de Montréal.


En libre accès en format numérique ou disponible à l’achat en format papier.


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