Les articles signés « Katana » ont été parus à l’origine sur Hiphopfranco.com à l’époque où j’y écrivais des critiques d’albums. Ils ont été republiés progressivement ici depuis la disparition du site pour en conserver des archives.
Du rap provocateur avec du contenu
Je publie cet article intégralement tel qu’il est paru malgré la citation d’insultes discriminatoires sans regard critique. Je m’en excuse. |
Voici donc un autre album qui s’ajoute à la longue discographie du Mash-Out Posse, M.O.P., rappeurs agressifs qui ne s’adoucissent pas avec le temps. Sur Ghetto Warfare (2006, Copppertop Entertainment), avec des collaborations de Capone’n’Noreaga (CNN), Jay-Z, Memphis Bleek, State Property & Teflon, M.O.P. ressort donc de nouvelles tracks dont les sonorités ressemblent parfois à leurs créations passées.
L’agressivité passe autant par de l’énergie à revendre, sur des pistes comme « F*ck M.O.P. » ou « Stomp Tha’Sh*t Out Ya », ou encore d’un ton plus lent, donnant un effet d’arrogance toujours présent (ex : « Wanna Be Gs »). On va même vers un beat presque triste, sur « Muddy Waters », mais leur flow y étant en contrepoint n’est jamais de trop; il change légèrement sur « The Bottom », moins hardcore.
L’attitude est provocatrice, baveuse, et, comme à la tradition des albums rap, cette attitude passe à la fois dans les tracks et dans les interludes. Ce qui est attaqué en premier lieu, c’est l’industrie :
99.9% of the industry is full of cock-blowers…
– « F*ck M.O.P. »
Ce qui ressort de cette attitude n’est pas vide de contenu : il y a réellement un message à passer, que la méthode pour le faire soit acceptée ou non. Au lieu d’entendre parler de mode de vie gangster, ici, on vit véritablement au centre de la polémique, les textes étant ce qui cause la controverse. Il y a d’ailleurs sur le premier interlude une attaque directe à Nelly & Kelly Rowland sur leur chanson « Dilemma », par une reprise parodique.
Il y a dans l’ensemble une atmosphère similaire à ce qui s’est déjà fait; cependant, quelques audaces musicales, par exemple, sur « What the F*ck », qui n’a pas une ambiance vraiment accrochante mais plutôt étrange. D’autres instrus sont plus près de la tradition, mais varient le style, le faisant osciller entre un son plus typique et rempli et un son plus minimaliste. Ce qui unifie le tout, c’est toujours le flow des MC’s, qui varie mais reste dans une ligne directrice précise et propre au groupe, tel qu’on l’a connu.
Ghetto Warfare montre que le groupe reste bel et bien présent et continuera à produire du son et à attaquer ceux dont ils jugent qu’ils le méritent. Sans révolutionner le rap, M.O.P. s’essaie parfois dans des sons un peu différents de la norme, tout en restant dans l’ensemble avec une sonorité caractéristique du groupe.
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