La morale des enseignants de Cégep

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Je viens de lire un article de Jacques Légaré, professeur retraité d’économie, d’histoire et de philosophie, intitulé Littérature au cégep – Sade ou saint François de Sales? Cet article se veut en quelque sorte une réflexion sur ce que les professeurs de littérature et de philosophie au Cégep doivent faire lire à leurs étudiants. Je déplore cependant son manque d’horizons.

Il reproche au livre Maria Chapdelaine ses opinions: « non à l’amour, oui à la mort, oui au sacrement du mariage de convenance, non à la modernité, oui au refus de tout progrès éventuel et pas une graine de pensée progressiste. Amen. »

Que ces opinions soient dignes d’être enseignées ou non n’est pas la question, car, ce qu’on enseigne dans les institutions collégiales n’est pas une opinion, mais la littérature. Je crois par ailleurs qu’il ne s’agit pas d’imposer des valeurs aux étudiants; il s’agit de leur présenter des oeuvres, majeures ou non, afin qu’ils sachent se forger un esprit critique par rapport à la forme et au fond. Du moins, c’est ce que j’ai retenu de mes cours.

L’immoralité ou non de ces oeuvres n’est pas un point sur lequel on doit s’attarder, à moins qu’on soit dans un cours d’éthique au secondaire. Ici, l’idée n’est pas d’imposer des valeurs – ni même d’en présenter.

Donc, M. Légaré, je ne sais pas de quoi avaient l’air les cours de philosophie et de littérature au moment de votre parcours collégial, mais aujourd’hui, afin d’exprimer une pensée progressiste, il faut utiliser les moyens progressistes, et non pas une méthode d’apprentissage classique.


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2 réponses à “La morale des enseignants de Cégep”

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    noreply@blogger.com (Ami virtuel)

    Attendez…

     »J’ai eu le bonheur, à 18 ans, d’échapper au pensum Maria Chapdelaine. Lu à 52 ans, j’ai été assommé par le fait qu’on ait pu honorer cet ouvrage dont tout respire le mépris de la vie au service de l’idéologie la plus réactionnaire: non à l’amour, oui à la mort, oui au sacrement du mariage de convenance, non à la modernité, oui au refus de tout progrès éventuel et pas une graine de pensée progressiste. Amen.  »

    Moi j’ai lu cela Maria Chapdelaine mais pas au Cégep mais avant… Au Secondaire… Mais c’est le reflet d’une mentalité de l’époque tiens il reprocherait aussi je ne sais pas à Un homme et son péché et Donalda…

    Il faudrait se rappeler mais c’était au secondaire moi et oui c’est le beau François Paradis que Maria Chapdelaine… Mais…

    Qui dit que l’auteur ou le narrateur prend position ? C’est un genre de narrateur caméra si j’ose dire…

    C’est l’auteur du texte qui pose un jugement sur la vie et le mode de vie de gens de cette époque…

    Mais qui a dit qu’il prônait ses valeurs là… Au contraire… Voyons donc… En lisant cela…

    http://www.livresse.com/Livres-enligne/Maria-chapdelaine/maria-chapdelaine00.htm

    Donc moi c’est à 16 ans que je l’ai lu… Et aucun problème avec cela… Au Cégep c’était autre chose…

  2. Avatar de noreply@blogger.com (Ami virtuel)
    noreply@blogger.com (Ami virtuel)

    Non mais monsieur Légaré ratisse large et pas à peu près il critique ses anciens profs aussi…

    Puis lui on dit prof d’économie, histoire puis philosophie retraité… Mais ce n’est pas assez il veut se mêler de littérature en plus pour les cours de français du cégep…

    Seules les grandes oeuvres méritent d’être lues ? C’est subjectif… Quelles sont les grandes oeuvres et Maria Chapdelaine c’est parmi les oeuvres québecoises…

    Au Cégep bien j’avais lu Anne Hébert, Jacques Godbout, Sartre…

    Mais c’est quoi cela un prof avec toute ces matières là… Et qui vient se mêler de littérature en plus… Non le choix des oeuvres je pense est assez libre… Même pour les profs de philos.

    Mais cela peut se ressembler…

    C’est un genre de débat… Je ne le sais pas comme ancien étudiant… Bon bien je lisais les livres qu’on me faisait lire…

    Seule la grande littérature mérite d’être étudiée ? Bien sûr que non.

    Bon, il peut bien y avoir des oeuvres plus essentielles que d’autres… Bon bien Maria Chapdelaine a été étudié au Secondaire dans mon cas… Et cela ne me dérange aucunement…

    Puis au Cégep tiens aussi ‘Les Portes Tournantes’…

    Il s’ennuie de l’enseignement monsieur Légaré ?

    On dirait que monsieur Légaré veut renier son passé plutôt… Ignorer nos ancêtres…

    Si on ne veut pas lire Maria Chapdelaine ou échapper à cela… Mais est-ce nécessairement un livre essentiel à l’humanité ? Peut-être pas… Mais cela fait partie des oeuvres du patrimoine québecois…

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Je suis professeur en études vidéoludiques à l’Unité d’enseignement et de recherche (UER) en création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue au centre de Montréal.


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