MèChe / State Property: ce qui crée l’intérêt

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State Property - The Gang is all here

C’est l’album de MèChe qui me servira d’exemple à expliquer que, dans un album, ce qui crée l’intérêt n’a rien à voir avec des principes « techniques », soit des points positifs (ou aucun point négatif) dans tous les aspects de la création. Il y a un plus qui ne s’enseigne pas, qui ne se décrit pas toujours et qui est au fond le plus important dans l’appréciation d’un album à mon avis. On pourrait parler parfois du concept, de l’objectif, de la raison.

Si on ne peut dire d’une rime qu’elle n’est pas bonne, si on ne peut dire qu’un flow qu’il n’est pas en accord avec le beat, si on ne peut dire que la musique n’est pas bonne, que peut-on reprocher à un album? Difficile de décrire ce qui manque dans cet album éponyme, sauf cet élément fondamental qui s’appelle le concept. On peut voir que le flow en lui-même est créé en fonction de rendre le personnage de MèChe comme quelqu’un qui se laisse aller à la vie, mais moins extrémiste que peut l’être par exemple C-Drik. Ce qui nous fait moins apprécier ce personnage qui, même s’il est parfois près de nous, ne vient pas amener quelque chose de particulièrement différent de ce qu’on a pu entendre ailleurs.

State Property - The Gang is all here

Ce qui apparaît comme un défaut pour MèChe pourrait presque être considéré comme une qualité pour State Property, sur l’album The Gang is All Here. En effet, ce mixtape, de par son appelation « mixtape », perd une obligation à la démarcation et à l’originalité en quelque sorte. Ici, les artistes qui participent au disque font partie de la totalité, chacun amenant des éléments particuliers au tout, sans nécessairement avoir un style si différent de ce qui s’est fait avant. Leurs aptitudes se reconnaissent aisément, et permettent au disque d’être intéressant, même sans se démarquer de ce qui s’est fait.

Finalement, chaque aspect peut avoir une connotation positive ou négative selon la fonction à laquelle il peut servir. Voilà une des raisons qui font que je préfère ne pas donner une cote aux albums: la subjectivité prendrait trop le dessus, sans que la justification soit « imposée », comme elle l’est par un jugement qui passe entièrement par le texte.


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Je suis professeur en études vidéoludiques à l’Unité d’enseignement et de recherche (UER) en création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue au centre de Montréal.


En libre accès en format numérique ou disponible à l’achat en format papier.


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