J’ai été surpris d’entendre Tekilatex de TTC en entrevue affirmer ne pas avoir de message au deuxième degré dans ses paroles. « Frotte ton cul par terre » veut bel et bien dire « Frotte ton cul par terre », à son sens. Malgré tout, je suis d’avis que, considérant que le public rap francophone a un contexte différent de celui de rappeurs comme Cam’ron, très cité par Tekilatex en entrevues, le fait d’avoir des paroles aussi explicites en français est déjà une prise de position et a déjà un autre sens.
Une track comme « Du sang sur le dancefloor », ne peut pas vraiment affirmer des choses au premier degré; le thème des menstruations ne peut simplement pas dans un registre « réaliste » s’exprimer ainsi. Cependant, je peux admettre l’idée que l’exagération vient créer une distance, mais cette distance est à mon sens un véritable deuxième degré. Une phrase que j’ai écrite dans ma critique de Bâtards sensibles résume globalement ma pensée par rapport à ce point:
« L’ironie y est frappante et semble simplement être pour déconner, par réflexe, simplement parce qu’ils ne s’autorisent aucune censure.«
Peut-on admettre l’idée d’une ironie qui n’existe pas de façon intentionnelle. Je suppose que la conception de l’art après l’idée de « La mort de l’auteur » de Barthes n’a pas vraiment d’autre choix que de se pencher là-dessus, soit d’utiliser une analyse complètement contraire à l’idéologie « du récepteur » pour vérifier que celle-ci soit plus pertinente. Quoiqu’il en soit, même après infirmation de ma pensée par l’artiste du groupe, je ne suis pas convaincu que j’ai eu tort.
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