J’ai consacré un seul petit paragraphe, dans ma critique de l’album La redéfinition de Classick sur Hiphopfranco.com, sur la piste « Coup d’éclat ». Voici un extrait pour vous expliquer le principe que je veux développer:
Ce track a la particularité de mélanger deux genres : le posse track et le « story-telling ». On passe d’ailleurs constamment entre deux niveaux, soit la métaphore d’un cambriolage et celui de la recherche d’une subvention.

Définissons d’abord les deux genres: le posse track est lorsqu’il y a une collaboration, sur la même piste, de plusieurs rappeurs du même « crew », « clan », « groupe », selon le cas. Mais, généralement, un posse track n’a pas de sujet précis autre que la collaboration elle-même: les artistes ont donc la liberté d’enchaîner les punchlines et les jeux de mots comme bons leur semble et sur à peu près n’importe quoi. Ici, on utilise le « story-tellin’ », en bref, la track qui raconte une histoire, un genre peu exploité au Québec, et dont le meilleur exemple serait sans doute « Territoire hostile » de Sans Pression (sur 514-50 Dans mon réseau).
En plus de ce mélange, on assiste à deux « niveaux de sens ». D’abord, l’idée d’une histoire d’espionnage, où les rappeurs ont une mission d’infiltration. Mais, la narration des artistes passe sans cesse à l’idée de réclamer une subvention, révélant de fait l’allégorie derrière la piste. On passe ainsi sans cesse de l’un à l’autre, mettant en évidence la métaphore plutôt que de la masquer.
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