Dans un texte traitant du rap français « de banlieue », Jean-Michel Devésa, le 30 juillet dernier, spéculait – c’est le cas de le dire – sur l’idée que les rappeurs « issus de l’immigration » revendiquent sans vouloir mettre les efforts. Une citation vaut mille mots (oui, une citation est faite de mots, tel est toute l’ambiguïté humoristique de ma phrase):
« Frustrés, discriminés, victimes d’injustices et du racisme, les rappeurs s’érigent en porte-parole d’une jeunesse qui veut pour elles ces privilèges, immédiatement, sans attendre. Et surtout sans fournir la contrepartie de travail, de mérite, d’efforts, d’implication et d’engagement personnels sans laquelle l’accès à ces privilèges, au pouvoir et à la richesse demeure interdit ou se perd rapidement. (Dévésa, 2006) »
Où tire-t-il toutes ces informations, ces sources? On ne parle sans doute pas du même rap. Le rap américain qui a le style « véhicule de clichés » peut bien évidemment avoir comme rôle de « mettre en évidence » le star système en étalant la richesse des artistes au maximum, dans l’optique bien évidente de vendre davantage.
Mais quand 2 Neg & Mystik scandent « Finis le temps des oppresseurs, passe la main aux opprimés » (sur Ma 6-T va Crack-er, 1997), l’idée est dans un changement de mentalité, bien évidemment. « La sédition est la solution », de 2 Bal Niggets (toujours le même album), scandent « on additionne les forces pour faire face à la menace de l’État bourgeois », je crois qu’ils sont parfaitement conscient qu’accéder à une modification de la distribution des richesses passe par une lutte.
Je me questionne donc à savoir pourquoi l’auteur n’a pas cité d’artistes ou de textes particuliers pour justifier son propos. Il ne semble pas parler de Ma 6-T va crack-er, puisqu’il parle de chansons récentes, mais citer ses sources a toujours permi de mieux se justifier.
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