Je ne l’ai jamais mentionné ici mais j’ai été, de 2000 à 2004, aide-animateur puis animateur au camp de jour d’Otterburn Park (la ville d’où je proviens). En effet, ce n’est pas en soi quelque chose d’intéressant. J’ai aimé ça entre autres car je pouvais créer des jeux. Ça rendait la relation avec les jeunes plus intéressante, car ils ne pouvaient pas anticiper les règles. J’aimais bien créer instinctivement des jeux avec les accessoires disponibles: ainsi fut né la Guerre des bâtons de popsicle (voyez ce que donne la création instinctive). Notez bien que le jeu a un intérêt rétrospectif, sinon je ne vous en parlerais pas ici.
Les règles sont assez simples. Deux équipes, chaque joueur a un foulard qu’il place à sa ceinture dans son dos, et a un nombre fixe de bâtons de popsicle dans une main (ex: cinq). Le but du jeu est de récupérer le plus de foulards de l’autre équipe, en un certain laps de temps (déterminé souvent par les circonstances). Pour ce faire, les joueurs doivent aller arracher les foulards sur les joueurs adverses pour engager un combat. Les deux joueurs engagés dans ce combat doivent compter leurs bâtons de popsicle: celui qui en a le plus gagne le combat et repart avec deux foulards, mais il doit laisser tous ses bâtons de popsicle au joueur perdant. Sans foulard, le joueur doit aller à sa base (son point de départ) attendre un foulard de son équipe. Il peut y avoir plus de foulard que de joueurs pour que les joueurs n’attendent pas trop (et pour rendre la partie plus longue). Un joueur qui vient de voler un foulard doit le rapporter à sa base pour le donner à ses alliés, sinon le réutiliser s’il se faire enlever le sien immédiatement après. Si un joueur n’a pas de foulard à la ceinture (même s’il en a un dans les mains), il ne peut se le faire enlever. Ainsi, un joueur peut retourner à un endroit sûr avant de remettre son foulard.
Ici, l’enjeu est dans une optimisation des combats: si les joueurs ne tiennent pas toujours un nombre élevé de bâtons de popsicle, ils perdront leurs combats. Mais s’ils en ont toujours beaucoup, ils vont les perdre rapidement. Ainsi, la stratégie est d’équilibrer les bâtons entre les joueurs d’une même équipe, et d’attaquer rapidement – alors que dans la plupart des jeux semblables, l’agileté du joueur et la force de « son personnage diégétique » sont les deux seuls facteurs de stratégie. Mes observations ont été que les parties duraient toujours très longtemps, sans qu’on puisse dire qu’une équipe prend l’avantage sur l’autre. La stratégie est peut-être plus complexe à maîtriser que les buts du jeu.
Enfin, bref, j’ai l’impression que ce jeu peut entraîner une réflexion pertinente.
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