Knighthood et le « invite-friend » gaming

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Je vais de plus en plus intégrer les jeux dans mes interventions sur mon blog, entre autres car j’ai officiellement décidé de travailler sur le jeu vidéo pour ma maîtrise.

Je veux ici parler d’un type de jeu populaire ces temps-ci, celui intégré via le site de réseautage Facebook. Je comparerai rapidement deux jeux que j’ai essayé en mettant en évidence leurs différences au niveau du système de règles, mais aussi – et peut-être surtout – leur intégration par rapport au système de réseautage lui-même, voire leur rapport entre monde réel et monde diégétique.

Les deux jeux en questions sont Warbook et Knighthood. J’ai joué au premier environ de juillet à décembre, alors que j’ai commencé le second en janvier.

Warbook: le utopia-like hébergé par Facebook

Warbook
Warbook

Warbook d’abord. Il s’agit en gros d’un jeu comme les Utopia, Archmage (qui semble être devenu The Reincarnation) et Pimpkane de l’époque de mon secondaire. Le jeu consiste à choisir un personnage (magicien, général, marchand, etc.), à monter une armée, construire des bâtiments et attaquer les autres joueurs. Selon l’armée, l’attaque est plus ou moins forte et permet de capturer une plus ou moins grande quantité de territoires à l’autre (ou encore, d’échouer à en prendre). Le joueur reçoit un certain nombre d’or (ou de « tours », dans certains autres jeux), et doit les dépenser en achetant quelque chose pour améliorer son royaume. La quantité d’or dépend, par exemple, de l’achat de mines sur les territoires possédés.

En gros, le jeu fonctionne de manière identique aux jeux précédents, ce qui n’est pas mauvais en soi, mais qui ne tire pas avantage de son intégration au sein de Facebook.

Knighthood et le « invite-friend » gaming

Knighthood
Knighthood

La logique de Knighthood est d’inviter ses amis de Facebook à joindre le jeu. Rien d’original jusqu’ici, voire même quelque chose d’agaçant (combien d’applications Facebook vous invitent à les joindre?). Mais, le contexte médiéval du jeu intègre les gens invités: en tant que chevalier, ils sont considérés comme vos vassaux, à votre cour. Ceux qui joignent deviennent aussi chevaliers, et tentent leur chance d’avoir des vassaux à leur tour. Le jeu permet de capturer les vassaux des autres pour les mettre à sa charge, de se rebeller contre son souverain, etc. La force de nos vassaux est notre force de combat, donc est très importante.

Il y a donc une facette « politique » au jeu, qui demande l’intégration de la vie réelle dans le gameplay. Comme nos propres vassaux peuvent se rebeller contre nous, et qu’on peut « voler » les vassaux des autres, comment faire en sorte qu’un inconnu (que je n’ai pas personnellement invité à jouer) ne veuille pas se rebeller contre nous? Encore plus complexe: comment faire en sorte qu’il veuille continuer à jouer, pour ainsi prendre du pouvoir et en faire profiter notre propre royaume? Il s’agit donc de les convaincre « politiquement »: envoyer de l’or, des messages personnels (« Here’s 500 gold so that you can manage your realm! »), etc. Ça fait partie de la game

La fonction d’invite-friend devient donc l’élément central du jeu. Knighthood a donc un système de jeu qui intègre parfaitement la condition dans laquelle il se place, celle d’une application Facebook.

Images tirées de:
Warbook: http://techdigest.tv/web_20/facebook_applic/
Knighthood: capture d’écran personnelle.


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8 réponses à “Knighthood et le « invite-friend » gaming”

  1. Avatar de Dominic

    « j’ai officiellement décidé de travailler sur le jeu vidéo pour ma maîtrise. »

    Ah! Quelle belle idée! 🙂

  2. Avatar de Simon Dor

    hehe 🙂

    En fait, ça fait un certain temps que c’est décidé (depuis septembre), mais c’est la première fois que je le mentionne sur mon blog…

    Ça fait plaisir de voir que tu me lis! J’ai lu ton mémoire durant mes vacances, et c’est particulièrement intéressant! L’apogée est probablement la synthèse/ouverture qu’est ton analyse de la séquence du Mont Ordeals de FF4. Ça démontre en un seul exemple que clairement le gameplay peut nécessiter la fiction, tout en ouvrant les perspectives à ce que des exemples moins explicites mais tout aussi fonctionnels existent. Une sorte de: voilà le chemin qu’il nous reste à faire!

    J’espère donc passer par ce chemin.

  3. Avatar de Simon Dor

    Ceux qui voudraient en savoir plus sur cette analyse pourront la trouver dans les publications de Dominic Arsenault (2006), Jeux et enjeux du récit vidéoludique : la narration dans le jeu vidéo, mémoire de maîtrise sous la direction de B. Perron, Université de Montréal (non-publié), p.92-95.

  4. Avatar de Dominic

    Je suis bien content d’avoir du feedback positif sur mon mémoire. Je trouve aussi en rétrospective que la séquence de FF4 est le point culminant…

    Je continuerai à te lire, maintenant que j’ai découvert le monde des fils RSS. À la prochaine!

  5. Avatar de Yvan

    Très bonne idée de mémoire et intéressante lecture.

    Le graphisme de ces jeux sur Facebook est-il à la hauteur ou inférieur à par exemple Far Cry 2 ou de la même trempe?
    Est-ce convivial?

    (N’ayant pas le temps de vérifier par moi-même je pose la question)

  6. Avatar de Simon Dor

    Pas du tout en fait. C’est bidimensionnel (sans perspective), en « dessins » plutôt qu’en modélisation 3D, il n’y a aucune animation.

    Warbook est presque uniquement du texte (il y a quelques images qui font offices de symboles), et Knighthood intègre un peu plus d’images (les bâtiments construits sont illustrés, on voit les visages de nos vassaux, etc.).

  7. Avatar de Dawacks
    Dawacks

    Je dirai que techniquement le jeu est très peu développé. Il a une bonne base au niveau du concept et s’intègre parfaitement à facebook. Seulement maintenant comparer à WoW techniquement je lui met une belle 0 :). Il est aussi intéressant d’observer le jeux une fois que les hargamers se sont installés, c’est à ce moment là que l’on se rend compte des inégalités entre joueurs notamment concernant l’impossibilité d’évoluer car constamment attaqué par les Über. De ce fait les carence en matière de règles de jeux sont vites visibles. D’un point de vue infrastructure il semblerai que knighthood soit victime de son succès et rencontre de gros probleme de serveurs surchargés.

  8. Avatar de Simon Dor

    Ils ont je crois changé une règle récemment. Avant, on avait un range de gens qu’on pouvait attaquer qui était égal à notre propre attaque (en gros, il fallait s’assurer de pouvoir se défendre contre soi-même…). Notre force ne permettait donc jamais de se protéger aisément. Maintenant, c’est un peu différent, si je ne me trompe pas, c’est le score total qui fait le classement des attaques (une utilité à ce score qui ne servait qu’à flasher!). Ce qui m’a fait descendre quand même pas mal dans la hiérarchie, même si je me fais moins attaquer maintenant.

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Je suis professeur en études vidéoludiques à l’Unité d’enseignement et de recherche (UER) en création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue au centre de Montréal.


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