En surfant sur le web, je suis tombé sur un manifeste qui prône le premier degré, c’est-à-dire qui tente d’enlever les équivoques de sens en stipulant que les signataires parleront toujours sans signifier autre chose que le premier sens de ce qu’ils disent.
Je trouve intéressant cette démarche, bien qu’elle ne puisse pas s’appliquer à moi. D’abord parce qu’il serait en quelque sorte trop facile de se « backer » en utilisant l’excuse du premier degré. Mais aussi, et surtout, parce qu’il est si plaisant de parler au second degré! L’existence même du manifeste semble être à la base un effet au second degré: si on était quelques amis à avoir signés, je serais le premier à jouer avec cette signature comme authentification du sens littéral, en suggérant des significations intéressantes (voire compromettantes) au deuxième degré!
Dans le principe, ça permet quand même de s’assurer aussi de ne pas sur-interpréter les propos des autres, que ce soit dans la vie de tous les jours et aussi (surtout) quand il s’agit de lire un texte, par exemple. Ce n’est pas tant qu’il ne faut pas voir d’autres possibilités de sens dans un texte, mais plutôt qu’il ne faut pas assumer que ces autres sens sont collés au texte lui-même. Transformer « L’auteur dit… » en « On pourrait voir que… ».
Laisser un commentaire