J’avoue qu’à la base je voulais donner une réponse à un billet sur un blogue, mais il semble que les commentaires se soient rapidement fermés. C’est déjà assez rare qu’une réflexion qui me trottait dans la tête entre parfaitement en phase avec un billet de blog au moment où je le lis, s’il faut en plus que ce soit dans les trois derniers mois, il me sera bien difficile d’ouvrir un dialogue.
Les commentaires en quelque sorte semblaient tendre vers l’idée qu’un cinéma de publicité est à condamner (à partir de iPidiblue et le recul du temps). Je cite donc Ludovic (qui m’excusera de ne pas pouvoir mieux le citer):
C’est en partie vrai, mais même si les prétextes et les sous-entendus, les slogans, s’estompent avec le temps, je ne suis pas certain que le cinéma qui les a servis, en demeure « indemne »; il me semble que les films faits pour démontrer et par là vendre quelque chose, sciemment, ne passent justement pas l’épreuve du temps et peuvent alors paraître outranciers, démodés voire irregardables, justement parce que ce qui les tenait, leur échine, n’était rien d’autre que de l’illustration, certes parfois somptueuse. C’est du cinéma à durée déterminée.
Je suis plutôt du côté d’iPidiblue, pour les mêmes raisons qu’on peut apprécier un film d’Eisenstein ou de Riefenstahl sans être communiste ou nazi!
Si on apprécie aujourd’hui les films qui, à une certaine époque, servaient à de la propagande, c’est probablement parce qu’on est capable de le sortir de son contexte, et, d’une part, comme le disait le commentaire de iPidiblue [j’ai l’air crédible à le paraphraser], on puisse en apprécier les « plaisirs » que nous offrent les propriétés audiovisuelles du film, mais aussi (et surtout il me semble) parce qu’on en admire les mécanismes qui font qu’il a pu tenter d’être un film de propagande (car il semble qu’ils n’aient pas particulièrement bien fonctionner… si quelqu’un connaît mieux l’état des recherches là-dessus que moi ce serait intéressant de l’ajouter).
L’appréciation de la pub fonctionne exactement de la même manière, il me semble. Puisque les réelles intentions derrière les œuvres nous sont inaccessibles: ils ne font certainement pas partie de ce qui nous fait juger une œuvre; à la limite, nos suppositions (voire nos préjugés) sont davantage ce qui nous fait juger.
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