J’ai constaté en regardant rapidement les projets de recherche du groupe Ludiciné qu’avant de faire des recherches plus en profondeur, la constitution d’un corpus de travail semble être la méthode prisée. Très pertinent en effet de se familiariser avec l’objet d’études avant de pouvoir en attaquer l’étude comme telle; il me semble dans cette lignée que les études de premier cycle fonctionnent sur un principe semblable, comme si trois ans de baccalauréat servaient principalement à se forger une bonne connaissance de son objet d’étude, sans encore l’étudier (j’exagère, mais bon, la situation me fâche, j’apprécierais donc que le lecteur me laisse extrapoler, pour que je puisse regarder les décombres une fois la poussière tombée).
Pourtant, il me semble qu’il y a un problème quant à inciter les gens à apprendre les notions par cœur. Cette méthode me semble aller relativement à l’inverse de l’idée de rigueur intellectuelle. Je m’explique: lorsque j’écris des idées prises d’un contenu de cours que j’ai apprises par cœur, je tente le plus fidèlement possible de restituer ce contenu sur la feuille (lorsque c’est ce qu’on demande, trop souvent il me semble). Or, dans le cas où je serais moindrement rigoureux intellectuellement et que j’avais à faire le même travail pour quelque chose « dans la vraie vie » (dans un contexte où c’est pertinent), je m’assurerais de coller le mieux possible au texte en ayant avec moi une copie de celui-ci.
L’idée d’apprendre les choses par cœur me semble d’une autre génération, celle où l’information n’était pas aussi accessible, celle où les livres n’avaient pas des milliers d’exemplaires, celle où les photocopieurs ne nous permettaient pas de travailler le texte « physiquement », et celle – bien évidemment – où l’Internet n’était pas accessible en tant que source d’information. Car plusieurs textes pertinents – auxquels portait l’examen qui, aujourd’hui, me fait faire « couler de l’encre », pour employer une expression pertinente vis-à-vis de l’époque qui me semble lointaine – étaient accessibles par Internet.
Je marche plus que jamais sur des œufs si, par exemple, on me pose une question sur quelque chose que je ne maîtrise pas parfaitement. Et il est impossible de maîtriser parfaitement la matière d’un cours au complet, et ce, même si l’objectif de ce type d’apprentissage est sans doute de tendre vers.
L’objectif de l’étude de cette manière me semble donc complètement désuet et surtout pas en phase avec l’idée de rigueur intellectuelle qui est au centre de ma conception des études supérieures. J’ai probablement tort, et je ne vois pas la poutre dans mon oeil, reste néanmoins que ça m’intéresse de savoir comment je verrai cette situation plus tard, et comment vos commentaires pourront ajouter à cette idée.
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