Je viens d’apprendre la nouvelle de la mort d’Aimé Césaire. Il a fait partie de ceux qui ont prôné la négritude, c’est-à-dire de la conscience d’être Noir, et de revendiquer en quelque sorte la fierté de cette différence. J’en fais peut-être une mauvaise lecture, mais j’ai toujours vu le rap dans cette lignée, évidemment surtout lorsque le phénomène était plutôt exclusif aux Afro-Américains. Le « n word » me semble par ailleurs être dans la lignée de cette négritude: péjoratif lorsqu’un Blanc l’emploi pour un Noir, il devient signe d’une fraternité lorsqu’il est employé carrément comme synonyme de « homie ». Utiliser un mot péjoratif pour le rendre positif est un geste de résistance. C’est dire: « Oui, je reconnais être différent de toi, mais je suis fier d’être différent de toi. » Cette résistance a été vu par d’autres – notamment Fanon – comme négative, car elle ne permettait pas au « colonisé » de se réapproprier la culture du colonisateur pour s’unir contre lui. Fanon semblait plus croire qu’on ne pouvait complètement ignorer qu’il y a eu une colonisation, prônant notamment les frontières nationales telles que les colonisateurs les ont faites, pour éviter la balkanisation de l’Afrique. La négritude ne va pas nécessairement à l’encontre de cette idée, mais bon, de toute façon, une discussion là-dessus pourrait être trop longue et ce ne serait pas sage dans le contexte d’une étude pour un examen.
Oh, c’est clair, apprendre est toujours tentant et c’est assez difficile de concilier ce désir de continuer à apprendre et…
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