Je ne mets pas systématiquement tous mes textes de l’université en ligne, bien évidemment. Souvent, ce qui me pousse à le faire, c’est mon éloignement de la démarche analytique, sans toutefois que ce ne soit désuet. Mon impression d’être ailleurs, de ne pas de toute façon réutiliser le contenu du texte en question dans un autre texte qui aurait le potentiel d’être publié dans un endroit plus prestigieux que mon site personnel.
Aussi, j’ai une certaine paranoïa que mes textes donnent des idées à d’autres. Je ne prête pas nécessairement de mauvaises intentions à mes collègues, mais ma paranoïa va aussi loin que de croire que la lecture de mon texte peut s’imprégner chez quelqu’un et l’influencer inconsciemment vers une voie que j’aurais voulu éventuellement emprunter.
La mode Kiarostami et le jeu fiction-réalité
Dans ce cas-ci, je constate, après ma rencontre de début de maîtrise, que c’est trop à la mode que de parler de la relation entre la fiction et la réalité dans les films de Kiarostami. Voici donc mon travail réalisé pour le cours Cinéma documentaire donné par Lise Gantheret, intitulé « Lecture fictivisante et lecture documentarisante : analyse érotétique de Close-Up de Kiarostami »
Résumé du texte
Lorsque Roger Odin propose ses concepts de lecture fictivisante et lecture documentarisante (1984), son approche tient compte du spectateur, dans la lignée de l’ensemble de sa théorie sémio-pragmatique. C’est véritablement l’attitude du spectateur lors de la projection qui intéresse ici Odin. Afin de voir quel impact peuvent avoir certains éléments formels précis dans le film Close-Up d’Abbas Kiarostami (1990), nous en préconiserons donc une analyse érotétique, selon le modèle proposé par Noël Carroll (1988). Ce modèle est initialement conçu pour cadrer avec des movies, que Carroll définit comme étant des films narratifs populaires et efficaces pour atteindre le marché de masse (1988: 204), mais notre analyse en poussera volontairement les limites. Basé sur un système de questions-réponses, nous tenterons de voir comment les informations données dans les différentes scènes du film en viennent à nous questionner sur des aspects qui ne trouvent pas nécessairement de réponse au cours du film. Ainsi, nous serons à même de trouver des fonctions au système érotétique que nous aurons mis à jour.
Références
Carroll, Noël, « An Alternative Account of Movie Narration », Mystifying Movies : Fads & Fallacies in Contemporary Film Theory, New York, Columbia University Press, 1988, p.170-181.
Odin, Roger, « Le film documentaire, lecture documentarisante », Cinéma et réalités (CIEREC, Travaux noXLI), Saint-Étienne, Université de Saint-Étienne, 1984, p.263-278.
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