Le plaisir d’écrire sur du papier

Feuille lignéePlus jeune, je me souviens que je trouvais plutôt « vieux jeux » les profs qui parlaient avec éloge de l’écriture sur papier. On dirait pourtant que j’ai récemment redécouvert ce plaisir d’avoir le contact direct avec ce qu’on écrit. Bien que je sois assez familier avec l’informatique pour que l’ordinateur réponde à mes actions directement « comme si j’écrivais sur papier », on dirait que l’interface ne répond pas aussi efficacement à ma pensée.

Amélie Paquet disait que, pour elle, la forme du blogue est parfaite pour écrire. Je trouve en effet que ces « blocs » de courte pensée sont faciles à assembler, ou au contraire à laisser indépendants. Le principe des libellés nous aide à ne pas oublier d’éléments qui pourraient être utiles à nos prochains textes.

Pourtant, écrire sur papier est parfois plus prolifique en terme de quantité et de qualité.

Mes hypothèses sont loin de la « pureté » ou « l’authenticité » du médium littéraire. Très tentant est par contre ce sophisme lié à la tradition, car c’est peut-être vrai, mais je n’y vois pas encore d’argument convaincant. Beaucoup de distractions sont par contre liées à l’informatique. Le « syndrôme du surf sans fin sur la toile » (maintenant une dépendance officielle) nous rend nostalgique du syndrôme de la page blanche. N’est-ce pas vers un vide de l’esprit que la méditation tend? La page blanche est peut-être à long terme une plus grande inspiration que le trop plein de flux RSS.

Pour paraphraser Bourriaud, le rôle de l’artiste se confond de plus en plus avec le rôle du spectateur. Autrement dit, être artiste, c’est de plus en plus lié à être spectateur (ou on le met de plus en plus en évidence). Sur quoi bloguons-nous? Sur les autres blogues, bien sûr. Même si c’est faux la plupart du temps (rares sont les billets qui citent directement un autre blogue), notre activité de blogueurs est très dépendante de notre activité de lecteur de blogues. Pour citer T-Mo de Taktika, « quand on fait pas le show, on fait partie de la foule. »

Tout ça pour dire que ça fait du bien de se retirer de ce « flux » pour écrire. Un jour, ce qu’on écrit loin de la sphère publique qu’est l’ordinateur y reviendra peut-être, enrichit d’une expérience acquise ailleurs, loin de l’euphorie de parler de l’événement actuel et de participer aux discussions chaudes. Bien que ce soit constructif, commenter sur les blogues des autres est parfois assez lourd.

Je m’installe l’autre jour, fatigué de tâches quotidiennes, à la table, l’ordinateur est fermé car il tonne dehors. L’avantage du mauvais temps, redécouvrir ses classiques hors-PC. Depuis quelques années en appartement, je n’ai plus la pression des frères et sœurs pour m’éloigner de l’ordi. Bref, en moins d’une heure, j’ai placé les lignes directrices (à date) de mon projet de maîtrise. J’ai créé ce lien qui manquait et qui « unifie » mes lectures récentes comme certains sujets placés ici.

Vous n’en saurez rien avant mon dépôt officiel, je suis bien trop paranoïaque pour ça. Ça ira au printemps prochain. Vous en trouverez bien sûr des indices. J’aurai de la difficulté à me plonger dans autre chose que ce qui est lié à ce projet pour un temps.

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Commentaires

Une réponse à “Le plaisir d’écrire sur du papier”

  1. […] peu partout, et bien sûr des travaux de fin de session. Je n’ai par contre que rarement le syndrome de la page blanche, sauf lorsque je tente de revenir à ces premières armes. J’aime ça d’ailleurs […]

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