Prétention et blogues – commentez, l’auteur n’a pas toujours raison

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Le cours Cinéma, littérature et médias m’a emmené à me questionner sur la question de la «prétention» des textes. Autour de la notion d’essai, nous avons discuté autour de l’idée qu’un texte puisse prétendre ou non à l’exhaustivité par rapport à son objet d’étude.

Avoir des présupposés

J’ai beaucoup de présupposés qui me sont instinctifs, qui sont des croyances je l’admets, mais qui me dirigent dans ce que je fais, que ce soit à l’université ou ailleurs. Je ne crois pas à la nature ou à l’essence des choses (à l’être). Dans un ordre d’idées semblable, je ne crois pas que l’intention d’un auteur soit une clef qui prenne le dessus sur le reste pour l’interprétation d’un texte. J’ai donc des présupposés, des raisons de ne pas faire quelque chose, sans toutefois être capable de prouver pourquoi. J’attends de le lire quelque part ou d’être en mesure de moi-même en faire une preuve valable. Je crois que si ce genre de présupposés n’existait pas en moi, rien ne m’inciterait à faire des études.

Tout ça pour dire que, dans le cadre du séminaire, je me posais la question à savoir si un texte peut prétendre par lui-même? C’est dans des considérations formelles que je crois qu’il peut y avoir «prétention». Je ne veux pas détailler, juste parce que c’est long, mais je veux mentionner mon idée que, si la forme peut mener à une perspective où l’auteur semble prétentieux, c’est le jugement du lecteur qui a le dernier mot.

Je crois donc que, néanmoins, on peut aborder un texte sans le voir comme «prétentieux». Autrement dit, si un texte nous incite à le considérer prétentieux ou non, je ne crois pas qu’il soit «par essence» prétentieux. En ce sens, je ne prétends rien avec mon blogue.

La «vérité» de l’auteur du blogue: une convention

Certains ont pu prétendre que je prétendais maîtriser, mais je n’en crois rien. Et peu importe ce que j’en croirais, je ne crois pas que ça changerait quoique ce soit pour vous. Je crois que de ne pas remettre en question la pensée de l’auteur sur son propre blogue est une convention, que je vous invite ici à transgresser.

Voilà pourquoi, dans le cadre de ce blog, je ne prétends pas avoir la vérité. Je ne prétends pas avoir «plus raison que vous autres». J’invite les lecteurs à remettre en question ce que je dis, même si vous n’êtes pas certains, même si vous croyez n’avoir qu’une partie d’un problème (ex: «Ce que tu dis là n’a pas de sens, pour telle raison, mais je ne sais pas ce qui serait mieux».). Je ne vous prêterai aucune intention dans vos actions, je ne ferai que considérer l’ensemble comme un espace de discussion, comme des «mondes possibles», où chacun de toute façon peut prendre et laisser ce que bon lui semble. N’hésitez pas à poser des questions si ce que je dis n’est pas clair pour vous, n’hésitez pas à commenter si vous voulez apporter autre chose dans la même lignée, n’hésitez pas à mettre des hyperliens si vous croyez qu’ils enrichissent le sujet. Je ne veux pas être le juge de ce qui est vrai ou non, n’hésitez pas à me faire mentir, voilà l’un de mes objectifs avec ce blogue, et je crois que les lecteurs comme moi-même n’en seront que plus intéressés.

Je remercie d’ailleurs Dominic Arsenault d’être allé en ce sens dans certains billets, en remettant en question mon idée des «stratégies dominantes» et de l’intentionnalisme. Il est fort à parier que je vais répondre aux commentaires – et que j’aurai l’air de mal le prendre en y répondant peut-être amèrement -, mais ça ne veut pas dire que le commentaire ne m’aura pas pousser à réfléchir pour modifier ma pensée.

Merci aux lecteurs de ne pas tout approuver. Mais je vous remercierais une seconde fois lorsque vous vous manifesterez en n’approuvant pas.

Je pourrais résumer ce post en trois mots: «Come on, commentez.»


À propos de l’auteur


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