« Je sais que ma can va, tourner ton mur en canevas » (Luwee le metroman, dans La Structure, « Quatre éléments », Fraîcheur garantie, 1999)
Il y avait quelque chose de particulier à La Structure. J’avais je crois une fascination pour leur écriture très multisyllabique. En misant sur les sonorités de syllabes de cette manière, en multipliant le plus de rimes possibles au milieu comme à la fin des vers, le sens se promène de manière étrange. Ça se tient, c’est la force de La Structure, mais c’est comme si on se demandait parfois pourquoi tel mot plutôt que tel autre (surtout pour un auditeur qui ne connaît pas les « règles » du rap « classique »).
Luwee le metroman, Saïmon et DJ Nerve sont aussi les précurseurs du Québec aux Black Taboo (avec qui ils ont collaboré), Omnikrom, etc. côté « explicit lyrics ». C’était violent, je m’en rends compte quand je réécoute. Mais dans ce temps-là personne ne portait plainte, parce que ce n’était pas diffusé. Mes oreilles ont été corrompues, j’ai été « mordu » par eux mais par d’autres… condamné comme eux à ne pas avoir la même expérience esthétique face à un même objet.
[Saïmon :] J’ai quitté le monde des vivants à l’âge de dix ans, mordu sauvagement
Par Public Enemy, et d’autres suivants me terrifiant
J’ai joins le monde des exclus, maintenant ne me vexe plus
Les dommages sont prévus, car mes sombres textes tuent
[Luwee :] Dans le temps, on était peu de vampires, sans place pour s’assembler
Qu’est-ce que tu voulais que je fasse sans blé
Avec rien pour sampler
Mais j’ai gardé espoir, dans le noir, pour voir
Que les êtres vivants dans le noir créent leur propre lumière (La Structure, « Souverain des égoûts », Fraîcheur garantie, 1999)
L’importance de l’abondance d’écriture
« Être MC, c’est quoi? Pourquoi tu le saurais?
C’est user tellement de papier pour décimer les forêts » (Saïmon, dans La Structure, « Quatre éléments », Fraîcheur garantie, 1999)
J’ai de plus en plus de difficulté à écrire pour écrire. D’une part je n’écris plus de rap, ayant laissé mes premières apparitions sur disque être probablement aussi mes dernières. D’autre part, je n’écris plus vraiment non plus de fiction, ce que je m’amusais aussi à faire avant. Mon écriture se résume à un blogue, des notes, des résumés, des réflexions un peu partout, et bien sûr des travaux de fin de session. Je n’ai par contre que rarement le syndrome de la page blanche, sauf lorsque je tente de revenir à ces premières armes. J’aime ça d’ailleurs parfois lorsqu’il y a beaucoup (trop) de choses, que ce soit dans un post sur un blogue ou dans une discussion quelconque.
Dernière modification : 2 février 2009.
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