Le regard qu’on perd | Chiens de paille – Mes yeux d’enfant

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« S’il vous plaît, rendez-moi mes yeux d’enfant
Je voudrais, revoir le monde comme avant
Retrouver, ce qu’on perd en grandissant »
Chiens de paille, « Mes yeux d’enfant », Sincèrement (2004)

Je crois qu’en effet, on perd quelque chose en grandissant, on a une mémoire qui nous fait voir les choses autrement, qui ne nous permet plus de regarder naïvement le monde.

Ne serait-il pas possible qu’un phénomène semblable se produise à plusieurs reprises à plus petites échelles? Autrement dit, qu’à force de regarder des films, qu’à force de jouer à des jeux, qu’à force d’écouter de la musique, on perde une certaine manière de regarder, une certaine manière de jouer, une certaine manière d’écouter? Fort probablement pour regagner une autre manière, j’en conviens. Mais cette manière de voir plus « raffinée », selon Hume, est-elle plus légitime? Est-elle la seule manière de voir qui devrait intéresser un universitaire? C’est cette question que je trouve intéressante à se poser.


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4 réponses à “Le regard qu’on perd | Chiens de paille – Mes yeux d’enfant”

  1. Avatar de Antoine

    Nostalgique de la naïveté n’est-ce pas? La connaissance n’empêchera jamais le sublime, n’est-ce pas suffisant? Ça fait quelques fois que tu te rapproches de cette question, je crois que tu es mûr pour lire sur le sublime et le goût. Moi j’y arrive bientôt, si seulement je ne travaillais pas. 🙂

  2. Avatar de Simon Dor

    Ça m’intéresse en effet, du moins ce qui m’intéresse y est très lié. Je comprends le sublime comme l’émotion d’être en face de quelque chose de plus grand que soi, qui ne soit pas préhensible (c’est un peu comme ça que le définissait Kant, je crois). C’est de cette manière que tu le voyais?

    Tout comme je doute qu’il existe un jugement indéterminé, je ne sais pas si je crois vraiment à l’existence d’un regard qui perdrait tous ses repères… je n’ai peut-être simplement jamais expérimenté vraiment quelque chose comme le sublime, une manière de voir le monde qui ne soit un peu guidée par quelque chose qui lui préexiste.

    Lors de ma conférence sur StarCraft, l’une des questions qui m’a été posée mettait en évidence un élément que j’avais complètement omis de ma présentation : celui d’une situation qui soit complètement nouvelle pour un joueur, qui, justement, lui fasse perdre ses repères. Peut-être que je devrais me pencher sur ça, ou, encore mieux, essayer de me confronter à quelque chose qui pourrait me faire expérimenter ça…

  3. Avatar de Antoine

    Impossible que tu ne vives pas le sublime. Ce n’est rien de sorcier. Kant définit deux sortes de sublime, le dynamique et le mathématique. Par exemple, se coucher dans l’herbe un soir pour contempler les étoiles et se rendre compte à quel point c’est gigantesque par rapport à nous, ressentir un certain vertige, c’est vivre le sublime mathématique. Tu n’as jamais vécu ça?

  4. Avatar de Simon Dor

    Oui, mais je me demande si c’est fort au point qu’il s’agisse d’une émotion à part entière. Je me demande si la fascination que je vis dans ce type de moment est reliée véritablement à une émotion, où si ce n’est pas plutôt par raisonnement : puisque je sais que l’univers est infini, je suis fasciné. À moins que l’un n’exclut pas l’autre.

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Je suis professeur en études vidéoludiques à l’Unité d’enseignement et de recherche (UER) en création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue au centre de Montréal.


En libre accès en format numérique ou disponible à l’achat en format papier.


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