En lisant sur la dernière publication d’André Gaudreault, professeur au département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’Université de Montréal, je tombe sur un passage qui m’intéresse.
C’est que, comme bien d’autres, je reste foncièrement convaincu que le choix des mots opéré par un locuteur pour désigner un phénomène est révélateur de son attitude envers le phénomène en question. Je n’apprendrai rien à personne en avançant que les mots qui font surface dans un discours trahissent le rapport que le sujet parlant établit avec l’objet de son discours. Pour chacun des éléments que l’on aligne dans les chaînes syntagmatiques que l’on combine pour s’exprimer, on procède en effet à des choix paradigmatiques. (André Gaudreault, cité dans un résumé de « Cinéma et attraction. Pour une nouvelle histoire du cinématographe »)
Je connais des gens qui, par exemple, emploient le terme « ethnie » pour désigner un individu qui appartient à une ethnie différente de celle majoritaire dans un endroit x (ex: qui ne serait pas – visiblement – québécois sur le territoire québécois). Mentionnant ma réticence face à cet emploi, on m’a répliqué : « Quel mot emplois-tu pour désigner ce concept, dans ce cas? » Ce à quoi j’ai dit: « Mais, pourquoi aurais-je besoin de désigner par un seul mot l’ensemble des individus qui appartiennent à une autre ethnie qu’à la mienne? »
Lien modifié le 25 janvier 2011 pour retrouver l’extrait précis.
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