J’ai déjà dit ailleurs que j’admirais le talent qu’a André Habib pour commenter de manière critique les films. Je l’admire d’abord parce que c’est un travail que je ne serais pas capable de faire : j’aime parfois détester des films, et j’ai de la difficulté à inférer sur les intentions d’un réalisateur pour critiquer un film. Habib nous propose une critique très pertinente et qui décoche un bon nombre de flèches au film Polytechnique, de Denis Villeneuve. Je n’ai pas vu le film, je ne saurais en faire un commentaire, mais je crois que là n’est pas nécessairement la question.
Je vous invite à lire cet article au complet, je crois que ça vaut la peine de l’explorer et de réfléchir à la question.
Il en va de même — et dans le même sens — d’une des images finales : le tueur s’est tiré une balle dans la tête. Il est renversé sur le dos, les yeux écarquillés (drôle d’idée ça aussi). Suit un plan de grue montrant deux flaques de sang qui vont venir se rejoindre, celle d’une victime étendue à côté et du bourreau, comme les deux lettres qui se rejoignent aux deux extrémités du film. On aurait beau gloser, quel sens donner à ce plan, à ce singulier pacte de sang par-delà la mort (que l’on aurait pu imaginer dans un western « moral », un Peckinpah ou un Boetticher) ? Que les deux, au bout du compte, sont des victimes ? Que les deux sont, au bout du compte, des bourreaux ? Non. On s’est dit que ça ferait une belle image, et c’est bien cela les pièges de l’imagerie.
Article accédé via Jozef Siroka de Cyberpresse.
MÀJ, 20 juillet 2017: remplacé le lien mort.
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