J’ai bien aimé L’histoire de Pi (2001, v.f. de Life of Pi) de Yann Martel que m’a prêté un de mes amis. J’étais sceptique durant les premières pages, puis toujours sceptique mais en y prenant un certain plaisir tout au long de la lecture. C’est la fin que j’ai particulièrement appréciée – à laquelle le reste de ce court texte pourra faire légèrement allusion.
Tout au long du roman, il y a plusieurs références aux religions, dont un commentaire que le narrateur fait sur l’athéisme et l’agnosticisme.
Je vais être honnête. Ce ne sont pas les athées qui me restent en travers de la gorge, ce sont les agnostiques. Le doute est utile pour un temps. Tout le monde doit passer par le jardin de Gethsémanie. Si le Christ a jonglé avec le doute, ainsi devons-nous le faire nous aussi. Si le Christ a passé une nuit d’angoisse à prier, s’il a crié de la Croix: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? », nous avons sûrement nous aussi le droit de douter. Mais il nous faut aller de l’avant. Choisir le doute comme philosophie de vie, c’est choisir l’immobilité comme mode de transport (p. 45).
En lisant ce passage, j’ai vraiment cru être déçu du livre.
Au final, ce qui me reste du livre, c’est l’idée que tout ce qui n’est pas l’agnosticisme est un moyen de se construire une vision du monde qui n’est pas tant la vérité mais une construction fictionnelle qui ajoute à notre expérience du monde, que cette construction soit vraie ou non.
J’ai vraiment aimé la fin. Ça ne m’a pas éloigné de la position agnostique sans nier l’importance de la fiction.
Image tirée de : http://www.livresquebecois.com/livre.asp?id=isdugbwabugjuju&/l-histoire-de-pi/yann-martel
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