Palmarès universitaire / Cégeps en français / etc.

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Je lis il y a quelques jours par-dessus l’épaule d’un autre passager du métro un article du journal Métro intitulé « Que penser d’un palmarès universitaire? ». J’ai toujours été très critique vis-à-vis des palmarès d’écoles secondaires mais étrangement je ne le suis pas de la même manière envers les universités, car je suppose qu’il ne s’agit pas de savoir qui sont les meilleurs étudiants, mais qui sont les meilleurs professeurs, mesurés non pas par leurs compétences de transmission de connaissances mais de recherche académique. Le palmarès en question est celui du London Times, où neuf universités canadiennes figurent dans les 200 meilleures au monde.

Le sous-titre de l’article est « Ce genre de classement nous dit-il vraiment ce que nous voulons savoir? ». Ce nous est évidemment intrigant. Dans la section « Carrières », écrit par Mario Charette, un conseiller en orientation, l’auteur ne voit probablement pas l’intérêt de savoir quelle université est la plus pertinente pour sa recherche. Une phrase de fin d’article clarifiera l’emploi de la première personne du pluriel. La voici:

Le magazine Macleans produit d’ailleurs un palmarès similaire des universités canadiennes. Néanmoins, ils ne réussissent pas toujours à répondre aux questions des parents et des étudiants (Métro [Montréal], 22 septembre 2010, p. 21, je souligne).

Répondre aux questions des parents? Pourquoi il faudrait répondre aux questions des parents?

« Étendre la loi 101 aux cégeps »

Tout ça me rappelle l’idée du PQ notamment d’obliger les étudiants du cégep à étudier en français. « Étendre la loi 101 aux cégeps » , selon l’expression que j’ai entendue un peu partout. Une formule facile pour justifier cette position sans la débattre réellement, comme si cette loi était manquante tout ce temps aux études postsecondaires.
Les étudiants postsecondaires sont en majorité des adultes, qui sont là par choix. Et par leur propre choix, il faut ajouter, théoriquement pas celui de leurs parents. Infantiliser les jeunes adultes pour essayer de les convaincre de la pertinence du français qu’on a échoué à leur montrer durant leurs treize années d’école primaire et secondaire ne me semble pas la solution.

« C’est le dernier niveau de formation avant le marché du travail et où on peut décider d’orienter une carrière en français. Le rôle du cégep s’est considérablement développé. C’est là qu’on va choisir notre cercle social, notre appartenance culturelle et notre futur partenaire » (je souligne), comme le note Alexandre Thériault-Marois, président du Comité national des jeunes du Parti québécois. Le problème est que, s’il y a une corrélation entre le choix de la langue du Cégep et le choix de la langue de l’emploi, ce n’est pas en éliminant le premier choix qu’on incitera un étudiant à faire le second différemment. On n’enlèvera pas la dernière décision et le dernier choix en le repoussant.

« Étudiant » va vraiment devenir un terme péjoratif, s’il ne l’est pas déjà.


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Je suis professeur en études vidéoludiques à l’Unité d’enseignement et de recherche (UER) en création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue au centre de Montréal.


En libre accès en format numérique ou disponible à l’achat en format papier.


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