Mon dernier billet « sur » la page blanche mérite peut-être quelques explications. Non pas nécessairement que je sois en train de souffrir du syndrome de la page blanche, mais plutôt que je trouvais que ça illustrait bien un sentiment un peu connexe que j’éprouve ces temps-ci.
J’ai l’impression qu’il y a des choses sur lesquelles je ne peux pas écrire; pas parce que j’en suis incapable techniquement, mais parce que l’état d’esprit dans lequel je suis quand je veux écrire à ce sujet n’en est pas un où je prends le temps d’écrire.
D’où l’idée de la page blanche. On n’écrit pas sur la page blanche parce que quand on sait quoi écrire on n’en est plus affecté.
J’ai longtemps écrit de la fiction. J’ai rarement écrit dans des moments où je me sentais bien, heureux, parce qu’en général, je n’avais pas envie de me pencher sur ma feuille à ces moments-là. Mes textes s’en ressentaient nécessairement. En regardant mon travail artistique rétrospectivement, je crois que je n’ai jamais été en mesure d’avoir un état d’esprit « cohérent » entre les trois étapes que sont l’écriture, le tournage et le montage d’un film, tout en ayant en tête un quatrième état d’esprit de spectature tout aussi en phase avec les trois étapes précédentes.
C’est un questionnement qui est, finalement, comme l’ethnologue qui est obligé de se questionner sur le biais de sa participation à un travail d’observation sur le terrain. Comme l’expérience du chat de Schrödinger, décrite sommairement sur ce premier résultat Google. Comme le fait qu’aujourd’hui mon objet d’études soit quelque chose de performatif.
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