Je viens de terminer ma lecture de L’art de la guerre de Nicolas Machiavel. C’est en fait mon deuxième Art de la guerre, après celui de Sun Tzu. L’auteur de la préface du livre, Harvey C. Mansfield, Jr., précise que ce texte est singulier dans l’œuvre de Machiavel, parce qu’il n’y est pas aussi « machiavélique » que dans d’autres ouvrages (p. 9). Le texte est présenté sous la forme d’une discussion entre le personnage de Fabrizio et différents jeunes intervenants qui lui posent des questions sur sa conception de la guerre, inspirée de l’Italie des Anciens ayant érigé l’Empire romain. La préface mentionne cette forme dialogique et soutient qu’elle n’est pas innocente, dans la mesure où la pensée du personnage de Fabrizio ne serait pas nécessairement analogue à la pensée de Machiavel.
J’avais déjà entendu par un professeur d’histoire au secondaire l’idée que « l’histoire est toujours écrite par les vainqueurs ». Machiavel le précisait déjà:
Et si nous ne connaissons, en comparaison des Romains, qu’un très petit nombre de leurs héros, il faut en accuser la partialité des historiens qui, le plus souvent esclaves de la fortune, ne célèbrent que les vainqueurs (Machiavel [1521] 1991, p. 130).
Cette précaution est intéressante, et elle se manifeste dans le texte par des renvois aux écrits de généraux qui ont gagné des batailles, comme à La guerre des Gaules écrit par Jules César. Elle s’applique aussi nécessairement à toute oeuvre qui rapporte des faits, toujours pris dans une certaine perspective qu’il importe de comprendre plutôt que de prendre pour acquis les faits.
Sources
Nicolas Machiavel. [1521] 1991. L’art de la guerre. Paris: Flammarion.
Image tirée de: http://www.devoir-de-philosophie.com/fiche-de-lecture-nicolas-machiavel-art-guerre-5412.html
Laisser un commentaire