Une de mes amies sur Facebook partageait récemment son désir de lire plus de textes plus rapidement, pour pouvoir terminer sa thèse. J’ai l’impression que j’en arriverai aussi un jour à cette angoisse. Un de ses contacts a partagé un article à propos de la lecture rapide de textes académiques écrit par Christopher Kelty, c’est-à-dire une méthode pour pouvoir lire un livre académique standard en seulement une heure. Bien évidemment, ça implique de ne pas tout lire le livre, mais bien d’en comprendre les grandes lignes (et, par extension, de ne pas pouvoir prétendre l’avoir lu, compris, décortiqué, etc. dans le cadre d’une thèse).
L’idée de vouloir tout lire a évoqué à nouveau pour moi la lecture toute récente de la série Délire de Bertrand Gervais. L’auteur raconte l’histoire d’un personnage qui se fait inculqué par une organisation une méthode de lecture permettant de lire extrêmement rapidement des ouvrages d’une grande étendue. Ce désir de pouvoir accéder à toute la littérature existante me revenait constamment en tête au moment de la lecture de ces textes, qui évoquent la « quête du Liraal » comme celle de capter une énergie qui émane des livres si on est suffisamment aguerris lors de l’application des techniques de lecture de cette organisation.
J’étais rentré à la maison, perturbé. J’avais regardé ma bibliothèque et cherché à calculer le temps que cela me prendrait pour la parcourir en entier. Il y avait en tout 2300 livres, à 250 pages chacun. Si je mettais deux secondes à lire une ligne et que chaque page contenait une moyenne de 32 lignes, j’en aurais pour 10 200 heures, c’est-à-dire près de 1 300 jours, à huit heures de lecture par jour, et à trois ans et demi de travail continu. Trois ans et demi de vie! (4/9)
Avec ces chiffres en tête et le moindre début d’obsession de vouloir lire une quantité raisonnable de livres, il y a de quoi virer fou.
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