Josée Boileau, la rédactrice en chef du Devoir, signe un texte sur ProjetJ à propos des allégations de non-respect par Gilles Duceppe d’une règle concernant les finances des députés. Elle en conclut, au fond, qu’il s’agit d’une question concernant le journalisme même, et non pas d’une question partisane. Ce qu’elle affirme vers la fin du texte m’a renversé:
Et je n’ai pas compris non plus que le reportage du Devoir ait été perçu comme une «interprétation». Depuis quand interprète-t-on quand on cite un règlement et une fonctionnaire!?
Je ne sais pas qui a affirmé que le reportage du Devoir était une interprétation de la situation, mais j’ai l’impression qu’avec l’avènement des blogues, on en arrive de plus en plus à confondre les faits et les opinions.
Je crois, au contraire de Stéphane Baillargeon, que l’avenir du journalisme ne réside pas davantage dans le regard subjectif sur les choses, mais bien davantage dans les faits, dans la rigueur. On fait confiance aux médias notamment parce que personne ne peut aller vérifier toutes les informations reçues par lui-même. À partir du moment où on perd cette confiance en les médias, il deviendra extrêmement difficile de pouvoir prendre un jugement éclairé sur une situation. Voilà pourquoi je fais bien davantage confiance en les médias traditionnels qu’aux blogues: j’ai confiance qu’ils engagent des gens qui ont fait leurs armes et qui ont vérifié ce qu’ils affirment. À partir du moment où une situation comme celle-ci arrive, la marque de commerce d’un média s’estompe un peu. Je vais probablement vérifier ailleurs maintenant lorsque je lis une nouvelle diffusée par La Presse.
On dirait que les gens ont progressivement oublié qu’avant d’interpréter, qu’avant de donner une opinion, on a des faits et que ce sont eux qui sont les plus importants.
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