En réponse à un article de Guy Breton, recteur de l’Université de Montréal, Dominic Arsenault, professeur adjoint en études cinématographiques de cette même université, lui adresse une série de questions dont les réponses mériteraient une plus grande couverture médiatique. Je relaie le texte qu’il a diffusé par le biais de Facebook.
1) Puisqu’il faut « sortir des a priori et baser notre réflexion sur des données vérifiées », pourriez-vous, M. le recteur, nous informer sur l’évolution des statistiques concernant la provenance socio-économique des demandes d’admission? Sur la proportion d’étudiants étrangers? Sur la hausse des demandes d’admission fondée sur l’ouverture de nouveaux programmes ou sur un décontingentement (par exemple, le fait qu’études cinématographiques compte 2 nouveaux programmes et accepte maintenant 2 fois plus d’étudiants?
2) Vous conviendrez, M. le recteur, que la hausse des frais ne constitue pas qu’un frein direct à l’admission, mais un boulet financier de dettes qui, même si les étudiants diplôment, les suivra pendant plusieurs années de leur carrière, et retardera leurs dépenses. Dans une vision économique, il n’y a donc pas qu’un problème à l’entrée, mais également à la sortie.
3) Votre « responsabilité d’offrir aux étudiants du Québec d’aussi bons programmes que dans les autres universités canadiennes, avec d’aussi bons professeurs et d’aussi bonnes installations » laisse sous-entendre que les fonds additionnels recueillis par la hausse des droits de scolarité ira directement aux salaires des professeurs (pour « attirer les meilleurs ») et aux « installations » (qui semble comprendre laboratoires, pavillons et salles de classe). Les sous-entendus n’ont pas leur place dans une argumentation qui veut se baser sur « des données vérifiées ». Pourriez-vous, M. le recteur, nous exposer clairement vos projets pour l’utilisation des argents supplémentaires qui seraient obtenus par une hausse des droits de scolarité?
4) Enfin, si votre objectif est « d’offrir aux étudiants du Québec l’éducation supérieure de la meilleure qualité possible au meilleur prix possible », seriez-vous prêt, M. le recteur, à confier la gestion des fonds obtenus par la hausse des droits de scolarité à un comité paritaire formé de cadres, de professeurs et d’étudiants? Si ces fonds, qui représentent une hausse de 75% qui serait inimaginable dans n’importe quel service public, proviennent des étudiants et sont destinés à améliorer la qualité de l’enseignement et de l’Université pour les étudiants, n’est-il pas normal que les étudiants aient leur mot à dire sur l’administration de ces argents? Ou ces sommes vont-elles seulement servir à éponger le déficit encouru par votre administration, comme vous l’avez déjà dit?
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