Il y a un genre très spécifique qui appartient je crois exclusivement au rap et qui s’appelle le « posse track ». Il s’agit d’une longue track qui comprend un nombre très élevé de rappeurs défilant les uns les autres, souvent mais pas toujours sans refrain. Le terme posse fait référence au groupe, « clique » ou « gang » en étant des synonymes.
Dans certains cas, assez rares, il y a un thème fort qui quelque part transcende le genre, c’est-à-dire que les rappeurs s’en tiennent à un thème fort et important pour eux. On l’a vu avec « 11’30 contre les lois racistes » et « 16’50 contre la censure » de Cercle Rouge, tout autant qu’avec « Hip hop citoyens » sur l’album de Princesse Aniès.
Dans la plupart des cas, le thème est un fond peu utile. Souvent, il s’agit d’une idée simple (la glorification de leur ville de « Dans ma ville remix » de Taktika ou « Dans ma ville » de La Structure) voire d’un mot-clef sans trop de lien (« 10-4 » de Krooks ou « 24/7 » de L’Assemblée).
C’est le cas dans les deux derniers qui m’ont accroché, soit Young Snag (feat. Imposs, L’Assemblée, Kasper, MonaLisa, Dice B, Shoddy, Thug One, Louis VII, DJXO, Lecid & Maze Le Patron) – Wilfrid Laurier Remix (Prod. par DJ XO) et Dézuets d’plingrés (feat. Jamaï, Arnak, Mehdi cee, Smilé, Jo RCA, P.Dox, Khyro, Enz, Monk.e, RU, Filigrann) – Microsillons (Prod. par Téhu).
Encore une fois, une quantité innombrable de gens qui donnent une crédibilité au groupe ou rappeur initiateur, et l’inverse aussi, selon le cas. Avoir mis Imposs comme premier rappeur sur Wilfrid Laurier assure d’accrocher dès le départ l’auditeur, mais ça devient à la longue décevant de savoir que le meilleur est passé rapidement… Le thème, « Wilfrid Laurier », fait référence aux billets de cinq dollars qu’un gars qui visiterait un club lancerait à des danseuses. Édifiant. Tant qu’à y être, je préfère une absence de thème, surtout que rares sont les rappeurs qui s’en tiennent vraiment à le suivre.
Sinon, Dézuets d’plingrés y vont avec le thème « Microsillons », faisant un hommage au vinyl par rapport au numérique. On voit bien que plusieurs rappeurs sont moins à l’aise avec le thème, mais il est beaucoup plus respecté que pour la plupart des posse tracks.
Dans les deux cas, le beat et les flows des rappeurs (surtout dans le second exemple) est vraiment ce qui fait la différence.
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