J’ai l’impression d’être dans l’antichambre de la sortie d’un long tunnel où j’ai plongé il y a de cela plusieurs mois. J’ai entamé le projet de la traversée en septembre 2011, mais ce n’est qu’en juin 2012 que je me lançais vraiment dans cette aventure spéléologique d’où j’ai l’impression de ressortir aujourd’hui.
Je suis père depuis bientôt un an et je ressens une grande fierté de ce que j’ai parcouru jusqu’à présent avec mon fils. De cette incertitude initiale, d’où je ne voyais que ce que la lumière de ma lampe de poche pouvait me montrer, j’ai l’impression tranquillement de voir une lumière extérieure qui tend à m’aider à mieux voir. L’aventure parentale ne se terminera pas de si tôt, mais je la vis maintenant différemment. L’habitude et la routine s’installent pour le mieux, la conciliation travail-famille sera vraisemblablement plus facile au moins dans les prochains mois. J’aurai j’espère le temps de me créer de nouvelles habitudes et compétences pour faire face aux futurs aléas des vies personnelle et professionnelle.
J’ai donné ma première charge de cours et j’ai appris énormément de cette expérience, notamment appris à comprendre ce que je connaissais. Ce que Socrate depuis la philosophie que j’ai découverte au Cégep m’avait appris, c’était que tout ce que je savais était que je ne savais rien. Ce que cette charge de cours m’a appris, c’est que je ne savais pas tout ce que je savais. Le plus difficile a été la préparation des cours, car je me suis rendu compte que j’avais déjà suffisamment de connaissances pour monter une session. C’était mon dernier cours avant l’examen hier et les discussions que j’ai eues avec les étudiants ont été très enrichissantes et passionnées. Je me rends compte que sans qu’ils ne le sachent nécessairement, j’aurai leur visage en tête longtemps lorsque je me remémorerai ma première charge de cours. J’espère pouvoir encore travailler avec eux dans les prochaines années.
J’avais déjà sorti cette métaphore tolkienesque à propos de mon expérience à rédiger mon mémoire de maîtrise: j’avais eu l’impression de devoir m’éclipser provisoirement, de passer par la montagne pour mieux en ressortir avec l’Armée des morts, davantage grandi.
Bien sûr, l’expérience parentale et l’expérience professionnelle combinées font que j’ai délaissé bien d’autres choses. Et je ne parle pas de ma thèse. J’ai évidemment moins de temps à consacrer à des amitiés qui me sont chères, à des discussions potentielles qui ne prendraient que quelques heures que je n’ai pas eues. J’espère que les gens qui sont impliqués comprendront ce manque de temps et j’espère les voir à la sortie de ce long périple, comme j’espère que je serai à la sortie de n’importe quel tunnel qu’ils choisiront de traverser.
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