Parmi les premières choses que j’ai expliquées à mes étudiants au début de mon cours, il y avait l’idée que le défi d’étudier les jeux de stratégie est souvent le temps. Apprendre un jeu prend du temps et nous n’en avons en général que très peu. Troy Goodfellow allait dans la même direction dans un article récent où il répondait à une question qu’on lui pose souvent, à savoir, où commencer lorsqu’on veut se familiariser avec un jeu de stratégie.
La chose la plus dure à trouver pour moi c’est le temps. Le temps d’apprendre de nouvelles choses. C’est l’une de mes grandes barrières dans l’apprentissage de nouveaux jeux de stratégie. Avant, je pouvais essayer n’importe quoi pour environ cinq ou dix heures à la fois avant de faire une affirmation (Knight of Honor, non, World in Conflict, oui), mais le temps est l’un des grands ennemis des adultes (Goodfellow 2013, je traduis et souligne).
C’est ainsi que Nick Caldwell le décrivait en 2004, le comparant à la complexité de l’apprentissage d’un langage nouveau:
Dans les faits, jouer à un nouveau jeu veut dire apprendre un nouveau langage. Pour réussir à jouer à un jeu, un joueur doit non seulement internaliser les règles et les prémisses du jeu, mais il doit aussi absorber un vaste ensemble de pratiques interprétatives. Et une bonne part du plaisir de jouer à un nouveau jeu est cette expérience de se confronter à ce défi cognitif (Caldwell 2004, p. 44, je traduis et souligne).
Toute recherche qui cherche à comprendre un jeu de stratégie se bute à cette difficulté. La complexité devient plus problématique encore lorsqu’on cherche à comprendre un corpus de jeux de stratégie plus grand. Il n’y a cependant pas trente-six façon d’y arriver: jouer est encore la meilleure manière de se plonger dans un jeu.
Références
Nick Caldwell. 2004. « Theoretical Frameworks For Analysing Turn-Based Computer Strategy Games ». MIA, no 110 (février), p. 42-61.
Troy Goodfellow. 2013. «So Where Do You Start? ». Flash of Steel. En ligne.
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