Le rappeur d’Alaclair Ensemble, Ogden — qui a pris comme autre pseudonyme le nom de Robert Nelson, président autoproclamé de la République du Bas-Canada — signe un article sur Urbania sur la peur des Québécois en reprenant des extraits d’un discours de Jean-Charles Harvey prononcé en 1945, lequel dénonçait l’omniprésente peur du clergé dans la province.
Essentiellement, Ogden rappelle que la peur reste fondamentale dans le Québec d’aujourd’hui: la peur d’un référendum, d’une instabilité économique, de la disparition de notre langue, de l’Autre, etc. Reprenant les mots d’Harvey, il explique qu’on est la plupart du temps peu enclins à prendre des décisions risquées parce qu’au moment dans notre vie où on comprend les enjeux nécessaires à une prise de décision rapide, on a peur de perdre des acquis et du confort:
Le malheur, c’est que la plupart des esprits libérés, en notre province, ne se libèrent vraiment qu’à un âge où ils sont établis, où ils ont des emplois ou une clientèle à conserver et où les responsabilités de la famille se sont ajustées aux exigences de la carrière.
Le fait qu’on ne semble jamais vouloir sortir de son confort et de ses privilèges pour lutter contre les changements climatiques, par exemple, est symptomatique de cette peur.
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Content de lire aussi un article signé par un artiste québécois. Alaclair Ensemble est sans doute ironiquement un des représentants d’une mouvance récente dans le rap québécois qui mise moins sur le contenu des paroles que sur la construction musicale et les jeux de versification. La musique n’est pourtant pas le seul média à pouvoir revendiquer quelque chose.
Image à la une tirée du site d’Alaclair Ensemble.
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