La culture et le partage, l’exemple du RTS

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Je suis heureux de constater que le site web RTSGuru, qui avait annoncé sa fermeture en décembre dernier, semble maintenant sur la voie d’être remis sur pied.

Évidemment, la partie est loin d’être gagnée. Les jeux de stratégie en temps réel classiques ne sont plus ce qu’ils étaient, pour plusieurs raisons dont certaines évoquées dans une discussion sur reddit. C’est vrai qu’à part StarCraft II, il n’y a plus grand RTS qui fasse se déplacer les foules; Company of Heroes 2 (Relic Entertainment, 2013) est peut-être une autre exception.

Capture d'écran de Company of Heroes 2 (tirée du site officiel)
Capture d’écran de Company of Heroes 2 (tirée du site officiel)

Voilà pourquoi Chris Swain appelait il y a quelques temps à ce que les fans de RTS soient solidaires! En quatre points, il explique que la passion des RTS peut se partager et que c’est ce qui la maintiendra en vie:

  1. Jouer. Et jouer bruyamment. Plutôt que de se contenter de quelques parties contre des anonymes, pourquoi ne pas demander à nos amis de nous rejoindre, créer des groupes de jeux, partager des captures d’écran, des séquences vidéo sur Twitch ou YouTube, écrire notre passion du jeu sur des blogues ou sur les réseaux sociaux. Bref, faire savoir que les jeux vidéo qu’on aime font partie de notre culture et ont un intérêt.
  2. Faire connaître les jeux aux gens qui nous entourent. Partager est une chose mais, de la même manière qu’on fait écouter un groupe de musique qu’on aime, on peut faire découvrir un jeu à des gens qui ne s’y seraient peut-être a priori pas intéressé.
  3. S’inscrire aux betas. Swain explique que les compagnies mesurent ainsi le succès de leurs jeux. Parfois, au contraire, c’est le beta qui les indiquent qu’ils doivent changer leur structure de base, comme pour le dernier Command & Conquer. Dans la même catégorie, on pourrait inclure: participer aux forums de discussions des sites web de compagnies.
  4. Acheter les jeux. Même en solde, ce qui arrive souvent. L’argent est évidemment le nerf de la guerre et le fait d’acheter des jeux, même lorsqu’en solde, montre aux développeurs qu’on s’intéresse à un style de jouabilité, ce qui évidemment les encouragera à conserver un développement dans cette branche.

Un des exemples de Swain est frappant: quatorze ans après la sortie initiale d’Age of Empires II: The Age of Kings, les fans sont toujours aussi friands du jeu, de sorte qu’une version haute définition est sortie, intégrée à Steam pour permettre plus facilement le mode multijoueurs. Au-delà des constats négatifs qu’on peut faire et qui sont nombreux, on peut aussi se réjouir qu’il existe toujours une culture du RTS (au-delà du e-sport), même après toutes ces années.

Ce genre de constat s’applique à mon sens à toute forme de culture. Partageons et parlons des arts, des œuvres et des artistes qui nous intéressent si ce qu’on souhaite, ultimement, c’est qu’il y ait davantage de possibilités pour eux de continuer à faire ce qu’ils aiment — et, par la bande, ce qu’on aime.


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Je suis professeur en études vidéoludiques à l’Unité d’enseignement et de recherche (UER) en création et nouveaux médias de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue au centre de Montréal.


En libre accès en format numérique ou disponible à l’achat en format papier.


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