On a fait l’acquisition d’une Nintendo Switch il y a quelques jours et avons acheté Mario Kart 8 Deluxe (Nintendo EPD/Bandai Namco Studios, 2017). C’est Thierry, 3 ans et demi, qui aime le plus le jeu! Après quelques essais moins fructueux, il est rendu pas si mal lorsqu’il prend Yoshi bleu foncé avec la coupe champignon à 50cc!
Ça faisait longtemps que je n’avais pas joué à un Mario Kart, le dernier que j’ai possédé étant le premier au SNES. Ça m’a rappelé ma lecture du livre de Christopher A. Paul dont j’ai parlé il y a quelques jours.
Paul voit Mario Kart comme un jeu moins basé sur la méritocratie notamment à cause des items du jeu. Les joueurs qui tirent de l’arrière ont plus de chances de prendre des objets significatifs, comme des étoiles ou des bullet bills, alors que le premier aura surtout des sous et des pelures de bananes. Mais son exemple principal est celui de la carapace bleue: c’est une carapace obtenue par un des derniers de la course qui attaque directement celui en première place. Pour Paul, cet exemple montre que le jeu n’est pas méritocratique, car on le « meilleur » pilote devient plus vulnérable (Paul 2018, p. 97-98).
Pour avoir joué avec les enfants, je suis assez en désaccord. Paul prévoit la critique principale, soit celle qui dit que la carapace bleu ne favorise pas celui qui l’obtient, le premier étant trop loin pour que ça lui serve à quelque chose. Paul souligne que, justement, on le voit trop du point de vue méritocratique en espérant que chaque objet soit un gain personnel.
Mais la carapace bleue est un exemple, alors que les autres objets sont à mon sens plus enclins à devenir source de frustration pour les pilotes qui traînent. L’étoile permet de se rendre invulnérable, mais elle va affecter les voitures à proximité de celui qui la prend. Le bullet bill transforme son utilisateur momentanément en projectile pour le faire avancer rapidement, encore une fois en attaquant ceux autour de lui.
Les objets sont parfois vues comme des boucles de rétroaction négatives: les meilleurs objets sont donnés aux moins bons pilotes pour qu’ils compensent et permettent de rééquilibrer la situation. Mais dans les faits, elles fonctionnent souvent comme des boucles de rétroaction positives: les perdants tendent à s’attaquer entre eux et à ne jamais pouvoir prétendre devenir du côté des gagnants.
Heureusement, à 50cc, les enfants sont capables de rester dans les premiers lorsqu’ils font les courses faciles.
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