Depuis que j’ai lu la distinction entre pouvoir et puissance de Pierre Lévy, c’est quelque chose qui me travaille beaucoup. D’un côté, ça illustre bien la différence entre une approche plus fermée ou autoritaire, ce qu’il appelle pouvoir, et une autre ouverte et axée sur les possibles, la puissance.
Pascale Thériault et moi-même avons conclu notre présentation au CIFEL sur cette citation, ouvrant la possibilité qu’il y a quelque chose comme le pouvoir mais qui ne soit pas nécessairement vu comme étant autoritaire et contraignant.
C’est inspirant.
La puissance rend possible, le pouvoir bloque. La puissance libère, le pouvoir subordonne. La puissance accumule de l’énergie, le pouvoir la dilapide. Les technologies de l’information et de la coordination sont devenues suffisamment perfectionnées pour que les avantages conférés à une communauté par une structure d’autorité forte ne compensent plus le gaspillage des ressources humaines et le freinage de l’intelligence collective inhérents à l’exercice du pouvoir. Pour devenir puissant, un groupe humain doit désormais désinvestir les hiérarchies, en lui et hors de lui.
(Lévy 1994, p. 93)
Référence
Lévy, Pierre. 1994. L’intelligence collective: pour une anthropologie du cyberspace. Sciences et société. Paris: La Découverte.
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