L’un des livres qui a le plus marqué mon parcours doctoral est Comment on écrit l’histoire de Paul Veyne. Sa définition de l’histoire est étonnante a priori parce qu’elle est aussi que de dire que l’histoire n’est « rien qu’un récit véridique ».
L’intérêt de cette idée, c’est de dire que ce n’est pas l’histoire en tant que discipline qui dicte ce qu’il est nécessaire de raconter. Veyne voit l’historien comme quelqu’un qui met en série des événements pour raconter une histoire à partir de ceux-ci. Mais tout dépend, justement, de la série elle-même.
Il est impossible de décider qu’un fait est historique et qu’un autre est une anecdote digne d’oubli, parce que tout fait entre dans une série et n’a d’importance relative que dans sa série […].
Paul Veyne ([1971] 1996, p. 37)
Le rôle de l’historien, quelque part, est de comprendre suffisamment la série qu’il souhaite raconter et d’être rigoureux par rapport à celle-ci. Mais le choix de la série est à sa discrétion. Son exemple est particulièrement éloquent pour moi:
Mais, si l’on veut demander par là à quoi doit s’intéresser l’historien, alors toute réponse devient impossible : conviendra-t-on de réserver le noble nom d’histoire à un incident diplomatique et de le refuser à l’histoire des jeux et sports?
Paul Veyne ([1971] 1996, p. 45)
Référence
Veyne, Paul. [1971] 1996. Comment on écrit l’histoire : texte intégral. Paris: Seuil.
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